Publié par La pédophilie a toujours existé, et elle existera toujours, dans les groupes humains.
Un enfant abusé est toujours un enfant de trop.
Il n’y a pas de proportion de pédophilie acceptable, ni de comparaison valable entre les différentes institutions.
Malgré tout, on se dit que s’il y a bien un lieu où la pédophilie devrait encore moins exister, c’est bien dans l’Église catholique.
Parce qu’elle défend particulièrement une morale, une intégrité de la personne humaine, une considération pour la vie qui commence dès la fécondation…
La pédocriminalité dans l’Église catholique est une crise conjoncturelle en ce que, sur une certaine période, de trop nombreuses personnes se sont livrées à des actes pédophiles, dans le cadre d’activités ecclésiales.
La pédocriminalité dans l’Église catholique est une crise structurelle ou systémique, en ce que 1°) le clergé qui savait, a fermé sa gueule, et s’est montré hypocrite, notamment les hautes autorités ; et en ce que 2°) les croyants, parce qu’ils sont sous emprise, soit se sont laissés faire (cette phrase est évidemment à relativiser car la faute est du côté du pédophile), soit qu’ils ont refusé de dénoncer ces actes et ces prêtres.
Aussi, pour sortir de cette crise structurelle, et que ceci ne se produise plus jamais, il ne suffit pas de s’attaquer au seul problème de la pédocriminalité.
Non, c’est bien au cléricalisme qu’il faut s’en prendre !
Bien sûr qu’il faut faire le ménage et renvoyer à l’état laïc tous les prêtres qui ont commis de tels actes.
Évidemment qu’il faut empêcher tous ceux que l’on sait avoir ces pulsions, d’être au contact des enfants.
Assurément qu’il ne faut ni ordonner, ni confier de responsabilités, à des personnes dont il peut exister un doute sérieux sur une telle attirance.
Mais la pédocriminalité est d’abord le silence coupable d’une institution qui a mis des dizaines d’années à se réformer, et d’un peuple qui se dit de Dieu, mais qui va te justifier que c’est parce que les prêtres ne peuvent pas baiser qu’ils compensent avec des enfants.
À la limite, je préfère encore, quand j’entends cela, que ces gens restent opposés au mariage des prêtres, parce que si c’est pour que les femmes des prêtres servent de défouloir à leurs pulsions, je plains ces femmes par avance.
Face à tout cela, il faut donc sortir du cléricalisme !
C’est-à-dire rappeler que les prêtres ne sont que des hommes au milieu des Hommes ; qu’ils sont faillibles et que toute autorité dont ils se réclament, ne peut exister que dans un cadre déterminé, à la fois fixé par des textes, et en même temps par une collégiallité.
Que la prêtrise n’est pas le fait de l’ordination mais qu’elle est une conséquence du baptême qui fait de toute personne un prêtre ; que l’ordination ne met pas certaines personnes à part, et que celles-ci n’ont pas plus de sagesse ou d’Esprit saint que le reste du Peuple de Dieu.
Mais il faut aussi que les chrétiens, dans la tradition de Vatican II, qui a détruit l’organisation pyramidale, et remis tous les Hommes à égalité, prenant conscience de ce fait, arrêtent de sacraliser la personne du prêtre, et qu’ils fassent preuve d’esprit critique et d’indépendance.
À partir de là, la pédocriminalité, malheureusement continuera d’exister, mais dans de moindres proportions, dès lors que la figure du prêtre ne pourra plus tout se permettre, qu’il ne sera plus couvert par ses pairs en cas de dérive, et surtout qu’il saura que le peuple de Dieu sera ouvertement contre lui dès lors qu’il se livrera à de tels actes.
L’imputation de tels actes ne devant cependant pas faire oublier la présomption d’innocence, car dans une autre mesure, des prêtres peuvent aussi être accusés à tort ; de plus en plus par des confrères, qui ont trouvé le bon moyen pour éliminer un rival…
παρρησία 