Noël 2022 : Dieu ne s’est-il pas aussi incarné pour les femmes ?

Saint et joyeux Noël 2022 à tous !

Aujourd’hui, un titre volontairement provocateur pour dénoncer une situation qui n’en est pas moins réellement provocante : un refus grandissant de laisser les femmes dans l’Église catholique essonnienne exercer le rôle d’acolyte en tant que ministre extraordinaire de la communion (dispensatrice de l’eucharistie).

Alors même qu’il aura fallu attendre le concile Vatican II (1965) pour que les femmes puissent être considérées comme pouvant intervenir dans la messe, puis le 11 janvier 2021, soit il y a à peine deux ans, pour que le droit canon soit modifié et que la pratique soit officiellement inscrite dans le droit de l’Église, voilà que nos prêtres et nos animateurs liturgiques ne veulent désormais plus qu’essentiellement des hommes pour distribuer la communion… À rebours total du sens de l’Histoire !

Trop souvent les mêmes personnes qui ne veulent plus non plus des jeunes filles pour servir l’autel…

Dans une paroisse de l’Essonne, les jeunes garçons ont refusé de servir si les jeunes filles n’étaient plus acceptées. Ils ont obtenu gain de cause. Félicitations à eux !

J’ai une amie qui a demandé à son prêtre pourquoi il préférait tant que cela n’être entouré que de petits garçons (avec un sous-entendu de pédophilie lourdement appuyé et assumé). Je pense qu’il va bientôt falloir en arriver là…

En ce mois de décembre 2022, j’ai reçu, en ma qualité de sacristain, deux demandes de jeunes femmes, d’une vingtaine d’années, jeunes confirmées, qui dans un bel élan, ont fait une démarche et posé un acte de foi, et m’ont demandé à pouvoir donner la communion.

Je les vois régulièrement à la messe. J’étais à leur confirmation. J’ai confiance dans leur sérieux, et je suis tout à fait prêt à répondre d’elles.

Ce qui est un peu la base quand vous êtes sacristain, où pour éviter les histoires, vous répondez vite de tout. Oui, c’est moi qui ai déplacé les bancs. Oui, c’est moi qui ai touché aux cierges. Oui, c’est moi qui ai demandé telle chose à telle personne. Et même si ce n’est pas moi, comme je suis le sacristain, personne ne va rien me dire.

J’ai donc transmis aux prêtres et à l’équipe liturgique (ceux qui animent la messe). Qui n’ont pas donné suite… Pour s’appuyer finalement toujours sur les mêmes personnes : globalement, des mâles blancs de plus de 50 ans.

Et pendant ce temps, on refroidit les bonnes volontés, on évite de mettre le pied à l’étrier de jeunes auxquels on va ensuite reprocher de ne pas savoir faire et surtout, on offre une image déplorable d’une Église misogyne et réactionnaire…

Je ne suis pas certain que le Christ se soit incarné pour cette Église…

Et je souhaite qu’en 2023, on s’ouvre un peu plus.

Surtout que ce n’est pas comme si on avait pléthore de paroissiens, et qu’on pouvait réellement se montrer trop difficile.