Publié par Je suis attristé par ce terrible retour en arrière de l’Église, laquelle prétendant affirmer sa modernité par cette réforme, fait exactement tout l’inverse.
En dehors de cela, il y a malheureusement toutes les « attaques » de l’intérieur, qui n’arrangent rien : addition des cierges, retour de la cloche, multiplication des inclinaisons, abus d’encens, rajout d’un corporal et d’une pâle, augmentation des lumières dans le chœur, complexification de la collecte de la quête…
Mais revenons à la réforme, qui est en fait l’application d’une note de 2001, laquelle se veut à la fois plus proche du texte latin, et en même temps plus moderne et plus accessible…
Remarquez d’ailleurs qu’alors que la plupart de ces ajouts portent sur des textes optionnels, ils sont désormais systématiquement pris !
Je ne prendrais ici que les quatre modifications qui me dérangent sensiblement.
Sur le confiteor
Oui, c’est bien d’avoir remplacé « mes frères » par « frères et sœurs ».
Mais que vient faire l’ajout de « bienheureuse » devant la Vierge Marie, sinon que plus de mariolâtrie, qui personnellement me pose un problème ?
D’autant que, lorsqu’on étudie Isaïe, qui écrit en hébreu, il utilise volontairement le mot « alma » au lieu d’employer « betulah », donc il annonce une jeune femme et pas une Vierge.
Sur le symbole de Nicée-Constantinople
On a remplace « de même nature que le Père » par « consubstantiel au Père ».
Cela se défend, mais cela se critique aussi.
Est-ce que « consubstantiel » est plus intelligible ? Je ne crois pas.
Est-ce que Jésus est consubstantiel au Père ? Oui et Non, parce que Jésus est 100 % Dieu et 100 % Homme, et que ce n’est pas mathématique.
Donc il y a exactement et toujours le même problème.
Sur la prière sur les offrandes
Cléricalisme à fond !
Le prêtre remonte au sommet de la pyramide, d’où Vatican II l’avait pourtant mis à égalité avec les croyants.
Voici la nouvelle formule :
« Priez, frères et sœurs : que mon sacrifice, qui est aussi le vôtre, soit agréable à Dieu le Père tout puissant. »
« Que le Seigneur reçoive de vos mains ce sacrifice à la louange et à la gloire de son nom, pour notre bien et celui de toute l’Eglise. »
Or, la messe n’est pas le sacrifice du prêtre.
Et n’est-ce pas dérangeant en 2022 de parler de sacrifice ?
C’est incompréhensible aujourd’hui.
Sur la prière eucharistique
Le prêtre dit désormais : « Heureux les invités aux noces de l’Agneau. »
Alors à quel moment est-ce que cela rejoint notre vie ou est-ce que c’est plus clair ?
Davantage, c’est dangereux parce qu’on s’éloigne du sens de la communion au corps du Christ, issue de la Cène, pour aller chercher une autre référence qui est moins directe et moins explicite.
Je suis invité au « repas du Seigneur » mais pas aux « noces de l’Agneau ».
À quoi est-ce que cela correspond dans l’évangile ?
Bref, cette réforme m’énerve parce qu’elle est inintelligible.
Mais la manière dont tout le monde l’accepte et s’en félicite m’énerve encore plus.
Vraiment, ce n’est pas en rajoutant ce qu’on croît être du sacré, par ce qui est en fait de l’incompréhensible, que l’on fera revenir les croyants ou qu’on en attirera plus…
L’Église est vraiment à la ramasse, comme depuis deux ans, sur le Covid ou les crimes sexuels, pour lesquels elle ne communique ni au bon moment ni en disant les « bonnes » choses, par exemple avec une compassion sincère et en s’attachant à autre chose qu’à son petit fonctionnement ordinaire.
Malheureusement, les croyants qui restent sont justement de plus en plus de cette tendance qui s’est enfermée dans cette bulle et a perdu le sens de l’universalité du message de l’Église. Bref, l’individualisme gagne l’Église qui ne s’intéresse plus qu’à la relation personnelle du croyant avec son Dieu…
παρρησία 