Coups de gueule contre la formule « Heureux les invités au repas des noces de l’Agneau. »

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Autrefois, on disait : « Heureux les invités au repas du Seigneur. »

Mais depuis la nouvelle traduction liturgique du Missel Romain en français, qui a quand même mis 20 ans à se faire,

ce qui trahit probablement certains désaccords de fond, qui n’ont ensuite pas forcément été réglés tels que je les aurais souhaités personnellement,

le prêtre dit : « Heureux les invités au repas des noces de l’Agneau. »


Première coup de gueule, les nouvelles traductions devaient « tenir compte des nombreuses questions et des circonstances, qui sont celles de notre temps » (§7 de Liturgiam Authenticam) tout en étant « réalisées à l’aide de mots qui seraient facilement compréhensibles  » (§25 de Liturgiam Authenticam).

Si je comprends personnellement ce qu’est le repas du Seigneur, j’ai déjà plus de mal avec le concept, théologique, des « noces de l’Agneau ».

Précisément, il s’agit d’une transcription de la vision de l’évangéliste Jean, en Apocalypse 19, 9, qui n’est donc bien qu’un récit à visée pédagogique, théologique et liturgique.

Alors que nous avons quand même Jésus, dans l’Évangile, qui nous parle personnellement du repas de noce, tel que le repas du Seigneur, au travers d’une parabole, en Matthieu 22.

Pourquoi donc aller chercher une autre référence, plus lointaine et plus confuse ?

Et j’ose croire que je suis très loin d’être le seul à rencontrer ces difficultés de compréhension, sans même parler du badaud qui pourrait arriver au milieu d’une messe et se demander ce qu’est notre secte bizarre qui marie des agneaux, en plus de commettre des sacrifices et d’en boire le sang…


J’en arrive à mon deuxième coup de gueule, qui est une réflexion pseudo-humoristique, prononcée dans mon groupe Galates-Essonne ; je ne sais plus si c’est par notre sous-préfet honoraire, ou notre directeur départemental des affaires sanitaires et sociales en retraite (nous ne sommes que du beau monde, alors avec vous, en plus ; rejoignez-nous vite !).

Vu les scandales de pédocriminalité qui secouent notre Église, est-on bien certain de vouloir marier les agneaux ?

(Je vais préciser, pour ceux qui ne connaissent l’agriculture, qu’au travers du salon parisien homonyme, qu’un agneau est un bébé-mouton, qui a moins d’un an, et qui n’est pas encore nubile = pubère = en âge de se reproduire = en âge d’avoir des relations sexuelles.)

Non, notre christianisme ne marie pas les enfants ! Et non, on ne couche pas non plus avec les enfants !

Donc on repassera quand l’agneau sera devenu bélier (ou pourquoi pas mouton, même si, ainsi châtré, l’union ne sera pas très féconde) pour le marier.


Troisième et dernier coup de gueule : le contre-sens théologique commis par la réforme.

Oui, c’est moi, qui vais vous expliquer pourquoi des gens, dont c’est le métier, ont tort.

Ces bonnes gens donc nous disent, en substance, qu’ils ont voulu mieux nous faire comprendre que le repas eucharistique terrestre est une préfiguration du repas eucharistique céleste.

Sauf que Jésus est venu pour rapprocher le ciel de la terre, pour nous dire que la vie éternelle céleste est déjà commencée sur cette terre, pour nous dire que ce repas terrestre est le même que le repas céleste.

Donc on créé, ou plutôt on conceptualise ou on matérialise, une frontière, que Jésus est pourtant venu abolir. C’est tout le contraire du sens de son message ; de son incarnation.

Et on le fait en plus par infantilisation, parce qu’on pense que les chrétiens consommateurs, ceux qui pratiquent davantage par tradition que par conviction, ne sont pas capables de le comprendre.

Et puis aussi, parce que c’est moins intéressant commercialement, de ne vendre qu’un seul monde unitaire, alors que c’est quand même beaucoup plus fun de se dire qu’on peut faire toutes les saloperies qu’on veut sur terre, avant que l’ardoise ne soit remise à zéro, après avoir été « purgés » de nos erreurs, sur le chemin mystérieux de notre arrivée au ciel.

Du coup, cela fait plus de boulot pour nos prêtres, mais aussi pour un certain nombre de charlatans, ici sur terre…

Bref, c’est une mauvaise définition de l’eucharistie, et c’est donc vraiment une mauvaise traduction.



Un commentaire

  1. « Et puis aussi, parce que c’est moins intéressant commercialement, de ne vendre qu’un seul monde unitaire, alors que c’est quand même beaucoup plus fun de se dire qu’on peut faire toutes les saloperies qu’on veut sur terre, avant que l’ardoise ne soit remise à zéro, après avoir été « purgés » de nos erreurs, sur le chemin mystérieux de notre arrivée au ciel. »
    => Entre celles (soyons inclusifs) et ceux qui se contrefichent de la religion et celles et ceux qui s’en arrangent de la façon dont tu cites (ou plein d’autres façons d’ailleurs), il ne reste plus grand monde qui ait un minimum de scrupules et de moralité. Ainsi est faite l’humanité. La Faute Originelle serait -elle donc définitivement irréparable ?

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