Publié par Et encore, nous ne sommes pas les plus malheureux à Savigny, puisqu’à Chilly-Mazarin, par exemple, c’est pire (et pourtant, eux ne se tapent pas les tridentins)…
Lundi soir, Savigny avait invité un de ces prêtres à une célébration pénitentielle de rite romain.
J’aurais dû réagir quand il m’a donné en latin l’absolution de tous mes péchés commis envers saint Alexis TEILLET. Je le regrette. C’est inadmissible !
Une dizaine de personnes m’a dit qu’elle était d’accord avec moi sur ce que je dénonce.
Mais vont-ils oser écrire au saint prêtre de Dieu, comme je le fais ?
C’est Mgr Guy HERBULOT, l’ancien évêque d’Évry, qui disait que les choses changeront lorsque chaque chrétien noiera Rome sous les courriers de protestations.
Commençons donc tout modestement par Savigny.
Tout abus de pouvoir cache le malheur profond de celui qui le commet.
Je pense que le clergé catholique local est très malheureux pour avoir besoin de tout ramener à lui…
Avec la complicité de laïcs égoïstes qui ne pensent qu’à leur pratique personnelle recourant nécessairement à la personne du prêtre.
Que peut-on faire ?
Savigny-sur-Orge, le 7 avril 2023
Objet : Célébration du jeudi saint 2023
Cher Emmanuel,
Je tenais à t’écrire que je suis assez attristé par la manière dont s’est déroulée cette célébration du jeudi saint 2023 par rapport à la richesse de tout ce que la liturgie et la Tradition permettent d’accomplir pour cette fête.
Cela s’inscrivant dans la continuité de ce que j’interprète personnellement comme étant des offensives d’un cléricalisme, qui en plus de ne pas être conciliaire, commence sérieusement à écœurer de l’Église de nombreuses personnes, dont je fais partie.
Pour autant, je suis déterminé à rester et à me battre pour ne pas laisser s’imposer des comportements, qui s’ils font du bien à quelques-uns, déjà présents, font du mal à d’autres, et peut-être plus grave, empêchent de nouveaux de nous rejoindre et de rester (les catéchumènes ne nous rejoignant d’abord pas par rapport à ce qui se passe dans l’Église qu’ils ne connaissent pas).
Sur la communion eucharistique
1°) J’ai d’abord regretté qu’il n’y ait pas cette année, et pour la première fois, la communion aux deux espèces. Ou plutôt qu’elle soit, comme pour les autres célébrations, réservée au chœur ; alors qu’il s’agit de la seule fois dans l’année pendant laquelle on favorise habituellement la communion des croyants au sang.
Mais peut-être plus dérangeant encore, le fait, qu’alors que les chrétiens peuvent d’habitude s’approcher de la table et communier seuls, il ait absolument fallu qu’il passe par un ministre ordonné cette année.
C’est une infantilisation qui m’est insupportable ; à plus forte raison parce qu’elle rend le ministre indispensable, là où il ne l’est pas, et ne nous prépare pas au jour inéluctable où il n’y aura plus de ministres tel qu’on les connaît.
Sur le lavement des pieds
2°) J’ai trouvé dommage que tu sois le seul à laver les pieds, comme si tu étais au fond le seul serviteur parmi nous, alors que je crois que le baptême nous a fait tous roi.
Même si au fond, ce n’est pas étonnant avec la nouvelle prière sur les offrandes, que personnellement je ne dis pas ; et qui fait de l’eucharistie d’abord le sacrifice du prêtre, qu’il veut bien ensuite partager avec la masse des autres croyants non ordonnés.
Outre que Vatican II a relativisé la dimension sacrificielle, c’est surtout nier que l’eucharistie est l’action collective du Peuple de Dieu, puisque c’est maintenant d’abord le prêtre puis à la rigueur les croyants qui sont finalement facultatifs. Là encore, ce n’est pas pour rien que Vatican II a interdit les messes privées.
À l’inverse, je trouvais qu’il y avait plus de sens lorsque, de manière indistincte, un prêtre lavait les pieds d’un laïc qui allait lui-même laver les pieds d’un autre laïc et finalement, qu’on se lavait les pieds les uns aux autres.
Sur la communication autour de la célébration
3°) Enfin, je suis dérangé par la concurrence que tu organises avec le rite tridentin, que tu laisses en plus improprement appeler latin ou extraordinaire, alors que le pape a rappelé qu’il n’y avait qu’un seul rite, dans la langue vernaculaire de l’endroit ; et auquel rite tu fais bénéficier d’une publicité conséquente dans les médias paroissiaux.
Je ne comprends pas qu’à une célébration pénitentielle communautaire de rite romain, déjà que tu invites Frédéric ROSEAU, puis surtout que tu tolères qu’il donne l’absolution en latin.
Qu’il pratique la messe de Pie V s’il veut, mais qu’il ne l’importe pas quand il participe à une célébration pénitentielle de rite romain !
Je veux croire que je ne suis pas seul à penser ce que je viens de t’écrire.
J’entends de plus en plus de paroissiens qui se plaignent et qui veulent partir.
J’espère qu’ils seront nombreux à oser te dire ce qu’ils pensent aussi.
Bien fraternellement.
Olivier
P.-S. Je fais suivre ce courriel à l’équipe animatrice et je le publie aussi sur mon site internet, parce que je crois important de faire savoir, comme je le fais avec mon groupe Galates-Essonne, qu’il y a localement des chrétiens, qui ne sont pas d’accord avec des pratiques actuelles qui s’imposent, avec la complicité d’un clergé, parce que personne ne dit rien.
P.-P.-S. Ce que je trouve le plus insupportable est que prêtres et laïcs sont persuadés au fond que les tridentins sont plus proches de la vérité, et qu’y revenir, remplira les églises comme elles l’étaient avant Vatican II. Alors que les églises étaient pleines parce que les gens se sentaient forcés, tandis que l’Église primitive, d’avant Constantin, celle qui valorisait la liberté, est plus proche de Vatican II que de Trente.
P.-P.-P-S. Nous avons encore manqué de feuilles de chants. Ce n’est plus possible d’être aussi mal-accueillants pour quelques économies.
παρρησία 