Publié par Je suis dérangé à triple titre.
Le premier, et celui qui me fait le plus de peine, étant que dans le fond, nos bons catholiques pensent quand même que les tridentins (les adeptes de la foi enseignée par le Concile de Trente qui sont restés bloqués en 1562) sont plus proches de Dieu, à tout le moins de la vérité…
Comme si Dieu était un psychopathe qui se réjouissait des douleurs et des souffrances des Hommes, et qu’il n’aimait que la rugueur au détriment de la joie…
Le deuxième est cette normalisation sournoise et insidieuse du rite tridentin, avec la complicité du clergé catholique ; lequel rite n’est pas, contrairement à ce que ces gens s’autoproclament le rite extraordinaire de l’Église catholique, puisque le pape François a décrété le 16 juillet 2021 qu’il n’y avait qu’une seule expression du rite romain.
Je connais qu’on manque de prêtres, mais je n’y vois pas pour autant une raison d’aller chercher ces prêtres qui font plus de mal que de bien, dès lors qu’ils chassent les cathos modérés, en tenant un discours séparatiste, qui exclut et distingue les chrétiens (l’exact opposé du christianisme puisque Jésus est venu rassembler et réconcilier l’Humanité.)
Et puis, cette affirmation que la vérité serait dans le rite de 1562, alors que l’Église a 2 000 ans. Oui, ce rite était utilisé quand les églises étaient pleines, mais ce n’est pas ce rite qui remplissait les églises, et donc ce n’est pas de le réutiliser qui remplira de nouveau nos églises…
Le troisième est le discours tenu par ce prêtre tridentin, et là, je crie : « au secours ! ».
Le thème de la conférence était : « Les sacrements du service de la communion : l’ordre et le mariage. »
1°) Donc évidemment, il y a le commencement par une prière à Notre-Dame du mariage et la clôture par une prière à Notre-Dame du sacerdoce.
Notre Christ ne nous a-t-il pas dit que nous avions le Notre-Père lorsque nous voulons prier ?
2°) Ensuite, il y a la sacralisation du prêtre, comme si Dieu s’était incarné pour diviser l’humanité. C’est le prêtre qui auto-justifie la raison d’être de sa caste ; c’est du cléricalisme.
Extraits choisis entendus :
- Le prêtre est choisi par Dieu. Il reçoit des grâces particulières.
- L’ordination est une mise à part.
- Le prêtre agit in persona christi.
- Si les prêtres avaient plus conscience d’être in persona christi, alors ils seraient moins pédophiles.
- Il y a plusieurs degrés dans l’ordre : l’évêque est « pleinement prêtre » et le prêtre est « suffisamment prêtre ».
- L’ordre est un sacrement pour l’éternité à la différence du mariage qui cesse à la mort. Il ne peut pas être donné temporairement pour une mission. (Qu’est-ce alors que la reconduction à l’état laïc ?)
- Le curé d’Ars est un modèle en ce qu’il n’est pas difficile d’être plus supportable que lui.
3°) Et puis quelques conneries sur le mariage, évidemment teinté de misogynie ; et les femmes présentes étaient gênées, je le voyais, mais pas révoltées.
- Le mariage ne peut pas être dissous. (Quid de l’annulation ?)
- Un couple non marié n’est pas chrétien (Quid des chrétiens d’avant le XIIe siècle ?)
- C’est le péché originel qui a fait de la femme l’inférieure de l’homme.
- Un couple infertile reçoit plus de grâces.
Je déplore cette année les conférences de Carême qui ont été proposées.
Elles étaient des cours magistraux donnés par des prêtres (qui se mettent à porter la soutane quand ils ne la portaent pas avant), qui maîtrisaient mal leur sujet, s’attachaient trop à de la théorie et qui posaient ensuite des questions de cours.
Je n’y ai pas vu d’éléments engageants pour mon Carême, et je le regrette…
παρρησία 