Olivier VAGNEUX échoue à faire annuler l’élection de Paul MIDY. Je suis désolé pour Cédric VILLANI.

La semaine dernière, l’ancien rabbin (libéral) des Ulis (sur la 5e circonscription), mon ami Philippe HADDAD, dont je suis les enseignements, produisait une exégèse du quatrième chapitre de la Genèse aux termes de laquelle il affirmait qu’on ne fait pas bien la première fois parce qu’on est arrogant.

J’ai été trop arrogant. J’ai pensé que parce qu’il n’y avait que 19 voix d’écart, l’annulation était acquise d’avance. Je le regrette. J’en suis désolé pour le protestataire qui m’a accordé sa confiance, et pour Cédric VILLANI, qui je le pense, est une personne sincère dont la politique a besoin. J’apprends de mes erreurs.

J’adresse toutes mes félicitations à Me Philippe AZOUAOU, qui a été meilleur que moi. Il a produit de très bonnes écritures, en restant dans le juridique (ce qu’on ne peut pas dire des avocats de REDA), et il a fait l’énorme travail d’aller chercher les attestations de témoignage des personnes que je mettais en cause.

Pour mémoire, je soulevais deux griefs, uniquement objectifs :

cinq bulletins invalidés à tort (quatre parce qu’ils étaient ceux du premier tour utilisé au second, alors qu’il est légal de s’en servir, et un à cause d’une pliure) ;

80 signatures différentes sur les listes d’émargement.

En défense, Paul MIDY produit 74 attestations établissant que les électeurs dont la signature était mise en doute s’étaient bien déplacés.

Il fait valoir que la pliure du bulletin est « caractéristique ».

En réplique, je fais valoir qu’une vingtaine des signatures de ces attestations ne correspondent pas plus à la signature du document d’identité ou de la liste d’émargement.

Je montre qu’une mandataire n’était pas inscrite au registre des procurations.

Je m’étonne qu’une attestation ait été intégralement rédigée par une personne qui justifie sa différence de signature par une maladie qui n’aurait pas pu lui permettre de rédiger cette attestation.

J’indique que le défendeur a omis de communiquer, selon l’usage, la carte électorale des témoins.

Je demande qui cette pliure caractéristique permettait-elle d’identifier, pour la réfuter.

Le Conseil constitutionnel,

statuant sur une différence de 19 voix,

constate que seulement 9 des 80 émargements soulevés sont différents,

et qu’ils ne correspondent pas, au droit des attestations, à des suffrages irrégulièrement exprimés.

Il rejette la requête.

Avec le recul, quelles ont été mes erreurs ?

1°) Avoir arrêté la collecte des signatures à 80, correspondant à quatre fois ce qui était nécessaire pour faire invalider l’élection, sans chercher plus dans l’ensemble des listes. Admettons que j’en aurais trouvé le double, la défense aurait aussi pu être découragé d’avance et faire moins ;

2°) Ne pas avoir anticipé que la défense pourrait trouver autant d’attestations, en partant du principe mathématique que la moitié des électeurs mal-signants étaient pro-VILLANI, donc qu’ils ne témoigneraient pas pour MIDY ;

3°) Ne pas avoir recherché d’éléments subjectifs, ayant été susceptibles de fausser la sincérité du scrutin ; et c’est là où je paie de ne pas habiter la circonscription et de ne pas avoir suivi la campagne.

Vraiment merci à ceux qui m’ont fait confiance.

Je suis désolé, déçu de moi-même, de mon travail, et pour vous, par rapport à ce que j’ai pu faire espérer.

Maintenant, j’ai la pression si jamais je réussis pour REDA, alors qu’il y a 214 voix d’écart, alors que j’ai perdu pour MIDY où il n’y en avait que 19. Mais ce sont aussi des éléments subjectifs que j’avance dans certte autre protestation, dont l’issue sera connue fin janvier 2023.