Publié par Vladimir POUTINE a 69 ans. Il est au pouvoir depuis 22 ans (1999). La dernière réforme de la Constitution russe lui permet de se maintenir au pouvoir jusqu’en 2034. Il aura alors 82 ans.
Je pense que POUTINE sait qu’il a l’opportunité d’un dernier grand rendez-vous avec l’Histoire, tant qu’il est encore en forme physique, et qu’il a décidé de s’en saisir. S’il perd, il aura essayé et ses partisans ne lui en voudront pas. S’il gagne, il agrandit son empire et renforce la puissance russe.
Objectivement, tous les analystes que je lis sont d’accord de dire que POUTINE commet une erreur d’envahir toute l’Ukraine.
Il ne s’emparait que du Donbass, à la rigueur des régions russophiles de l’Est et du Sud, proches de la Crimée, et personne n’intervenait.
D’autant plus que si l’armée russe ne rencontre pas réellement de résistance, sinon une résistance surmontable dans ces zones, tel n’est pas le cas dans le reste du pays.
Or, même si le monde méprise l’Ukraine, et l’armée ukrainienne, vue comme un ramassis d’ouvriers agricoles remplis de vodka, qui ne peuvent que se faire latter par une armée de Ivan DRAGO (le boxeur soviétique dans Rocky) [remplacer au choix cette référence par tout film étatsunien dans lequel il faut sauver le monde d’es-Soviétiques], à la surprise générale, ceux-ci résistent, et plutôt bien.
À tel point que POUTINE en est réduit à menacer de sortir les armes nucléaires, ce qui montre quand même à quel point il perd la face.
Davantage, il sait surtout que son arme est la vitesse, et il cherche à gagner du temps.
Il n’y a qu’à voir qu’il a fallu 4 jours pour que l’Union européenne se mobilise et agisse enfin !
Alors pourquoi POUTINE envahit-il toute l’Ukraine ?
Certainement, d’une part, pour forcer à la reddition des Ukrainiens sitôt Kiev tombée.
Mais probablement, parce qu’il veut quand même aller plus loin que l’Ukraine, et qu’il sait que c’est sa chance ; probablement la dernière.
Car, années après années, l’OTAN se renforce, les pays voisins de la Russie s’arment et la solidarité s’organise ; ce qui est également l’un des déclencheurs de cette guerre.
Ce conflit révèle en effet les progrès d’armement de l’Ukraine et les années passant, les Russes auraient eu de plus en plus de mal à intervenir en Ukraine.
La guerre de POUTINE est donc aussi préventive.
Bref, POUTINE avait un coup à jouer, certes risqué, et certes probablement le dernier. Il y avait une fenêtre de tir, une opportunité historique.
Il les tente, comme un joueur de poker, quand bien même lui ne joue pas avec des cartes ou de l’argent, mais des vies humaines et des armes nucléaires.
Mais après tout, ne dit-on pas que la chance appartient aux audacieux ?
παρρησία 
Je ne connais pas de dictateur dans l’histoire qui ait attendu 22 ans avant d’entreprendre une telle « chevauchée » !
L’armée rouge d’aujourd’hui n’est plus celle d’il y a 50 ans, et si l’invasion patine, je ne vois pas son intérêt à occuper durablement l’Ukraine.
Hormis, si les chinois ouvrent dans les semaines qui suivent un second front à Taïwan, pour sauver sa face vis à vis du peuple russe (et qu’eux d’eux seulement), Poutine va devoir replier rapidement vers les territoires annexés de l’est de l’Ukraine en criant victoire d’avoir tout cassé en Ukraine et « libéré » les territoires convoités.
Reste que Poutine a détruit en une semaine, 45 ans de travail et de négociations d’exportation de gaz naturel vers l’Occident et il devient dépendant d’un seul et unique partenaire commercial, la Chine, qui lui dictera ses conditions.
Hormis, un 20 juillet 1944 russe qui réussit* (Poutine doit certainement regarder sous la table à chaque fois qu’il rentre dans une salle de réunion), je ne vois pas qui permettrait de rétablir rapidement à une situation antérieure, plus favorable à l’Europe, plus favorable à la Russie.
* J’ai du mal à comprendre ce que les autres oligarques russes peuvent avoir encore comme intérêt à encore soutenir Poutine, leurs business et leur train de vie de milliardaire va inéluctablement s’en ressentir.