Mais arrêtez de dire que POUTINE veut reconstituer l’URSS, il veut juste fédérer Russes et russophones au sein d’un même pays !

Je suis effaré par tous ces pseudos-spécialistes de la Russie, malades de leur vision occidentalo-centrée, qui nous expliquent à longueur de temps que POUTINE veut recréer l’URSS (juste par rapport à ce qui se passe à l’Ouest donc en Europe, comme si l’URSS ne s’était jamais étendu en Asie).

Car quel intérêt aurait-il sérieusement à le faire ?

La puissance de la France, ce n’est pas son économie, c’est son ancien empire colonial.

Ainsi, quand la France dit ou vote quelque chose à l’Organisation des nations unies (ONU), elle est généralement suivie par la vingtaine de pays qu’elle a colonisés par le passé, et elle pèse ainsi quelque chose, en tout cas un petit plus que le pourcentage de la population mondiale qu’elle représente.

Quel est donc l’intérêt pour la Russie de détruire des pays existants, certains satellites, lesquels en l’état actuel, lui apportent son soutien à l’ONU, et lui permettent ainsi d’étendre sa puissance diplomatique ?

Il y a certes un passé et un passif, lorsqu’en 1945, l’URSS, pays membre de l’ONU avait réussi à obtenir que deux de ses républiques soviétiques, la Biélorussie et l’Ukraine obtiennent également un droit de vote, ce qui faisait que ces pays votaient deux fois (une fois pour eux, et une fois avec l’URSS).

Mais c’est fini, et c’était une erreur, ou plutôt une récompense d’avoir gagné la seconde Guerre mondiale.

En l’état actuel, POUTINE n’a donc vraiment aucun intérêt de détruire les états tampons avec la Chine notamment, nés de la dislocation de l’URSS.

Donc déjà, il n’est pas possible de dire, uniquement parce que POUTINE s’intéresse à des pans de l’Ukraine, qu’il veut recomposer l’URSS.

Maintenant, regardons ce qu’il fait à l’Ouest.

Et effectivement toujours la même méthode : agitation de la majorité russe ou russophone qui finit par faire sécession et demander son rattachement à la Russie, laquelle intervient alors militairement et acte l’indépendance de ces pays qui deviennent ensuite une république autonome au sein de la fédération.

Sauf que nous sommes ici en présence d’un héritage historique, et non d’une guerre de colonisation.

La Russie n’en a d’ailleurs pas les moyens ; voilà 30 ans qu’elle perd de la population, à quelques années d’exception près, notamment parce que POUTINE a repris en main le sujet de l’alcoolisme, à la manière d’un dictateur, mais d’une manière qui fonctionne.

Non, la Russie s’appuie sur un découpage historique qui fait qu’il y a des Russes tout du long de l’autre côté de sa frontière, parce que les frontières ont été mal découpées en 1991, sans tenir compte des peuples.

Et elle joue avec cela, quand elle veut emmerder tel ou tel pays, sinon l’Occident, qui la sanctionne encore et encore, et manifestement pas assez parce qu’elle a toujours les moyens de nuire.

La puissance, c’est en effet aussi la démographie.

Les empires coloniaux ont été puissants parce que les pays européens avaient une population à se débarrasser et que les pays colonisés étaient alors faiblement peuplés.

POUTINE sait que la Russie ne sera puissante qu’au moyen d’une démographie puissante.

Mais il ne compte pas refaire l’erreur de l’URSS, qu’Hélène CARRÈRE D’ENCAUSSE pensait dans les années 1980 comme le facteur qui ferait imploser l’empire soviétique : que la population russe se laisse déborder en nombre par la population turco-musulmane.

Ainsi donc POUTINE veut une Russie démographiquement pure, comme les Chinois veulent une Chine uniquement peuplée de Hans.

Et donc il va chercher les Russes là où ils se trouvent, tout en se moquant des autres ethnies, notamment les Ukrainiens qui n’ont plus grand chose de commun avec les Russes.

En commençant par le plus facile, l’Ukraine, parce que ce serait un peu plus compliqué d’aller disloquer les pays Baltes qui sont aujourd’hui dans l’Union européenne.

Mais tôt ou tard, POUTINE se portera sur les autres Russes, qui dans le fond, ne sont pas mécontents de trouver la puissance russe, face à leurs pays d’appartenance respectifs qui ne pourront jamais l’égaler.

La solution serait donc de procéder à des déplacements de populations, comme il a été fait après 1945, et pour des pays qui se voudraient conserver géographiquement, d’envoyer tous les Russes en Russie.

Mais cela ne se fera pas, et POUTINE jouera donc toujours du droit d’autodétermination, qu’on n’a pas eu de problème à utiliser pour violer la souveraineté nationale de la Serbie (pour créer le Kosovo) ou du Soudan (pour créer le Soudan-du-Sud) pour justifier ces conquêtes et autres annexions.

Lesquelles se font d’ailleurs sur un temps long, propre aux empires, que notre Occident, ne peut pas ou plus comprendre.

Enfin, pensiez-vous vraiment que POUTINE allait balader 150 000 soldats juste pour des manœuvres ? Quand je pense à ces heures perdues au téléphone par MACRON, BIDEN et compagnie ? Mais quels naïfs !

Il n’aura même pas besoin d’aller jusqu’à Kiev, puisque ce sont des Ukrainiens. Non, il va juste laisser son armée dans les territoires russophones qui vont un peu plus loin que le Donbass, lequel n’est d’ailleurs pas intégré aux républiques autoproclamées de Louhansk et Donetsk.

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