Régionales 2021 : le chant du cygne pour Debout la France qui renonce à se présenter en Île-de-France ?

C’est par un communiqué laconique que Debout la France (DLF) annonce renoncer à concourir aux régionales en Île-de-France, officiellement pour des raisons économiques. Ce qui est d’ailleurs étrange alors que DLF avait obtenu 6,57 % en 2015 donc partait pour être encore remboursé cette fois-ci.

Pourtant, quand on regarde les élections départementales au seul niveau du département essonnien, terre d’élection de Nicolas DUPONT-AIGNAN (NDA), on se rend compte que le parti n’est capable que de présenter un seul binôme sur les vingt-et-un cantons qu’il compte…

Le cas de Lisa HADDAD est d’ailleurs assez édifiant et en même tellement caractéristique. Celle qui se présente comme « députée suppléante » s’est barrée avec le Rassemblement national !

Ce qui d’ailleurs me fait sourire parce que j’interviewais des candidats du RN en Essonne qui me disaient que leur parti avait changé parce qu’aujourd’hui, ils avaient des gens sur leur liste qui s’appellent « HADDAD ». Même moi, qui ne me choque pourtant pas facilement, suis écœuré par ce nouvel antisémitisme, qui fleure le retour des années 1930.

Donc en province, écris-je depuis la région capitale, il y a encore quelques soutiens indéfectibles de NDA, notamment des parlementaires très bien implantés localement. Mais on sent bien que 70 à 80 % des cadres sont désormais partis et que NDA est très isolé.

En réalité, DLF, quand il était encore DLR, fonctionnait déjà ainsi. NDA a toujours décapité les têtes qui pouvaient émerger et lui faire de l’ombre. Sauf qu’à la fois, maintenant cela se voit, d’abord parce que c’est un parti qui a pris sa place et ensuite parce qu’il n’y a plus personne.

Il y a aussi tous ces jeunes, qui en fait ne croyaient pas vraiment en la personne de NDA, et qui veulent aujourd’hui, et peut être davantage qu’avant, être élus. Et ils voient qu’ils ont plus de chances en étant avec le Rassemblement national.

Avant 2017, NDA ne menaçait pas la droite avec ses 1 %.

Je pense que Serge DASSAULT est un des rares à avoir compris la menace que pouvait représenter NDA. C’est pourquoi il lui interdisait d’être publié dans Le Figaro, et qu’il faisait pression sur TF1 pour qu’il n’y soit pas reçu.

Moyennant quoi NDA a fini à 4,7 % en 2017, ce qui est quand même un exploit assez incroyable, soit pas assez pour être remboursé de ses comptes de campagne mais suffisamment pour faire perdre FILLON, ce qui lui vaut la haine définitive des cadres de LR.

Après, c’est essentiellement pour apurer ses comptes que NDA s’est allié avec LE PEN ; à partir duquel moment la droite modérée qui le suivait l’a lâché, et la presse s’est déchaînée.

Puis est venue la crise sanitaire et NDA s’est enfermé dans un discours complotiste ; le générique de fin tout doucement se rapproche.

NDA est monté à 8 % dans les sondages pour la présidentielle 2022 et puis les sondages s’effritent lentement mais sûrement en dessous des 5 %.

Pendant 15 ans, NDA a essayé de porter la voix d’une autre droite, et il a toute mon estime pour ce travail de convictions.

Mais sincèrement, je ne vois même pas l’intérêt qu’il aurait à se présenter en 2022, alors qu’il est devenu complètement inaudible parce qu’il ne sait plus où il habite…

Et sans jamais avoir voté pour lui, je trouve que la droite se retrouve un petit peu plus orpheline, coincée entre le RN, LR et MACRON, qui ne représentent pas ma droite…