Je sors du Conseil d’État… Et je rentre en RER, et en dépression.

Malgré tous mes efforts, l’élection d’Alexis TEILLET va être confirmée.

Elle va être confirmée, non pas parce qu’il n’aurait pas fraudé, comme je l’accuse, preuves à l’appui, mais parce que les règles de procédure du droit électoral ne me permettent pas de dénoncer ces fraudes, passé un délai de cinq jours, alors que celles-ci, qui relèvent d’un délit occulte, n’ont réellement été constituées que deux mois après l’élection… En gros, il aurait fallu que je sache dans les cinq jours qu’il allait frauder deux mois après pour que ce soit recevable. Oui, Madame !

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Ma seule boussole n’a toujours été que le souci de la justice.

Je crois que la justice, avec tous ses défauts, fait partie des conditions d’un vivre ensemble.

Et je crois aussi qu’il ne tient qu’à nous de nous engager personnellement pour obtenir une justice plus juste.

Et que les choses changeront quand nous serons nombreux à le faire, et pas que moi tout seul sur mon cheval avec ma lance qui finira impitoyablement brisée contre une armée de moulins à vent.

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L’élection de Jean-Marc DEFRÉMONT était injuste, en ce que la candidature irrégulière d’Antoine CURATOLO a potentiellement privé David FABRE de se qualifier pour le second tour.

L’élection d’Alexis TEILLET est injuste parce qu’il n’a pas respecté les règles du financement électoral, et qu’il n’aurait potentiellement pas gagné (de 226 voix) s’il les avait respectées, par exemple parce qu’il n’aurait alors pas pu publier son programme de 16 pages.

La réformation du compte de campagne de IZARD qui a eu le temps d’être examiné par la Commission des comptes de campagne également est injuste, alors que celui de TEILLET aurait dû être rejeté car il a omis d’y inscrire 30 % de ses dépenses et remboursé les concours en nature de ses colistiers, et que ce compte a été intégralement approuvé à défaut d’avoir pu être examiné.

Malgré cela, je reconnais une justice au Conseil d’État à faire application des règles de droit qui sont les siennes depuis 30 ans, quand bien même elles sont injustes, à plus forte raison parce qu’elles ne sont qu’une interprétation, qui m’apparaît en plus ici contraire à la volonté du législateur… 

En tout état de cause, je trouve juste de comprendre aujourd’hui pourquoi je perds, sur la base de certaines règles établies, quoique discutables, et non pas sur la seule volonté, arbitraire, de juges.

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Dans les lectures de la messe de mardi dernier, il était écrit ; et cela m’a parlé tandis que je les écoutais :

« Toutes les adversités, accepte-les ; dans les revers de ta pauvre vie, sois patient ; car l’or est vérifié par le feu, et les hommes agréables à Dieu, par le creuset de l’humiliation. » (Siracide, 2, 4-5)

Je pense aussi au substitut du procureur qui me disait, à mon procès, que je venais expérimenter l’humilité de la défaite, qui incombe à tout professionnel du droit.

Mais en dehors de la pique, qui m’est personnellement adressée, je reconnais qu’il y a quelque chose de très vrai là-dedans.

Et c’est d’ailleurs cela qui fait ma plus-value par rapport à beaucoup de pseudo-théoriciens : je suis un praticien qui connais à la fois la grisance de la victoire, comme les douleurs des échecs ; là où les autres vivent uniquement de la procuration des drogues de substitution.

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Sur ce,

Je suis un homme de principe qui estime que rien de ce qui arrive dans la vie n’est le fait du hasard ; qu’il ne sert à rien d’avoir des regrets sur le passé, parce que les choses sont faites et qu’on n’y pourra plus rien changer, mais que dans toute situation, il y a à apprendre pour progresser et s’améliorer.

Pour ces mêmes principes, je vais produire une note en délibéré pour cette protestation et je vais citer Alexis TEILLET à comparaître pour la commission du délit de « tenue non conforme par un candidat de son compte de campagne électorale » (NATINF 10237), lequel peut être sanctionné d’une peine d’inéligibilité.

Je partage la mélancolie des Saviniens de gauche, qui n’avaient aussi qu’à faire un truc, parce que cela ne me fait pas particulièrement plaisir d’avoir sorti Jean-Marc qui n’avait pas fraudé pour mettre TEILLET qui, pour le coup, a fraudé…

TEILLET, qui restera donc à jamais, celui qui a eu besoin de frauder pour devenir maire…

Je pense d’ailleurs à cette citation de Victor HUGO :

« À l’heure qu’il est, que tous ceux qui portent une robe, une écharpe ou un uniforme, que tous ceux qui servent cet homme le sachent, s’ils se croient les agents d’un pouvoir, qu’ils se détrompent, ils sont les camarades d’un pirate. »

Mais malgré tout, 2021 a été riche d’enseignements pour montrer que face à une mairie de gauche, ma candidature de droite indépendante est victime du vote utile des idiots qui croyaient voter LR mais ont élu un soutien de MACRON. Le terrain n’en est donc que mieux prêt pour 2026.

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Je me suis sinon posé la question de démissionner du Conseil municipal, et j’ai pris la décision de ne pas le faire, pour des intérêts purement personnels, en contradiction flagrante avec la charte de l’élu local.

1) Parce que le mandat sert mes intérêts professionnels, et notamment cette conne d’administration municipale, avec laquelle je teste mes modèles de requête au Tribunal administratif que je vais ensuite vendre.

2) Parce que TEILLET, à l’instar d’un DEFRÉMONT, ne fera qu’intensifier les poursuites pénales à mon encontre, si je m’arrête, donc autant ne pas me priver de mon joker d’élu qui apitoie les juges, et justifie que j’ai une plus grande liberté.

3) Parce que ce sera toujours plus crédible pour ma candidature aux sénatoriales.

Mais oui, vraiment, il peut paraître décourageant, que depuis 10 ans que je suis là, les élus et les agents passent, et qu’ils soient remplacés par toujours plus cons…

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Enfin, depuis octobre 2021, je sens que beaucoup de choses m’échappent ; que je suis en perte de vitesse et à la ramasse sur beaucoup de choses, je vais donc non seulement arrêter quelque temps l’écriture de ce site, prendre quelques jours hors de Savigny, mais aussi réduire mon activité militante, pour me concentrer notamment sur mes études, d’autant que j’ai reçu il y a deux semaines une proposition de collaboration régulière à une revue juridique.

Et puis j’ai peut-être des combats plus importants à mener que Savigny, comme celui de préserver le droit des femmes catholiques à dispenser l’eucharistie.

Remarquez sinon que je viens d’écrire mon mémoire de fin d’études, de contentieux électoral, sur ces cinq dernières journées passées à tourner et retourner comment virer TEILLET.

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Ouf, c’est bon, ça va, ils n’ont rien vu, je peux maintenant retirer le masque, personne ne s’est encore aperçu que ma seule victoire en droit électoral était en fait celle de David FABRE que je me suis honteusement attribuée…

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