Programmation culturelle dans les maisons de quartier : la Commune de Savigny-sur-Orge serait-elle… raciste ?

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Cette première semaine des vacances de la Toussaint 2022, les enfants inscrits au centre de loisirs de la maison de quartier Éole ont partagé des activités sur le thème de « l’Afrique ».

Alors déjà, je trouve toujours dérangeant qu’en même temps qu’on soutienne, pour les plus extrêmes, qu’il n’y a pas de culture française (poke Emmanuel MACRON) ; ou plutôt qu’on défende, à très juste titre, que la culture française, ce n’est pas qu’un blanc avec son béret qui pique-nique sur une nappe à carreau rouge et blanche devant le Tour de France en accompagnant sa baguette d’un camembert et d’un saucisson, le tout arrosé d’un petit rouge dont vous me direz des nouvelles…

on réduise l’Afrique et les Africains à des danseurs, en costume traditionnelle, sorte de boubou coloré, même si on dirait plutôt qu’ils ont fait des pagnes, qui s’animent sur le rythme des percussions.

Alors attention, car je ne dis pas que l’Afrique (noire) n’est pas aussi cela.

Si tant est qu’on porte réellement des tissus colorés et qu’on utilise des percussions dans tous les pays d’Afrique ; ce que je ne crois pas, quand je compare l’habillement ou les styles de musique en Égypte, au Sénégal et en Afrique-du-Sud, pour essayer de prendre des extrêmes géographiques.

Mais il me semble que ce qu’on a présenté aux gamins dans les maisons de quartier, en tout cas de ce qu’il en ressort sur les réseaux sociaux, n’est que la vision fantasmée et coloniale d’une Afrique, qui ressemble d’ailleurs beaucoup à l’Afrique noire colonisée par la France, et ne saurait donc décrire toute l’Afrique.

Et même si je ne suis jamais allé en Afrique, et outre que je connaisse beaucoup d’Africains, j’ai quand même quelque chose qui s’appelle la télé, et qui me montre qu’un Africain aujourd’hui, qui vit plutôt en ville (40 % en 2018), est plutôt habillé avec un tee-shirt et un jean et passe le plus clair de son temps sur son portable plutôt qu’à faire des danses traditionnelles au son des percussions.


Et quand je regarde le jeune public qui participe à ces activités, et dont un certain nombre a des origines africaines, je me demande ce qu’ils en comprennent ou qu’ils en retiennent.

Est-ce que s’ils connaissent l’Afrique, ils se rendent compte que ce n’est pas tout à fait cela ?

Et quelle image on leur en donne, s’ils ne la connaissent pas ?

Certes, des gens festifs, mais qui ne savent rien faire d’autre que danser vivement habillés ?


Qu’on veuille apprendre aux jeunes à jouer des percus, coudre des habits ou danser est une bonne chose, ne serait-ce que pour les occuper pendant les vacances.

Mais on peut aussi le faire sans tout regrouper sous un thème rempli d’un narratif exotique, et qui est profondément méprisant et réducteur de ce qu’est l’Afrique.

Donc j’invite à la vigilance pour ces activités à thème, pour ce qu’elles pourraient trahir d’une vision réductrice voire méprisante de la culture d’un continent présenté comme tel.



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