Publié par L’algorithme de Netflix qui connaît mes appétences, m’a proposé de regarder la série turque « Rise of empires : Ottoman », dont la deuxième saison est parue il y a dix jours.
Alors c’est plutôt bien écrit, rythmé, mis en scène, joué, avec des moyens, mais c’est quand même historiquement assez faux ; beaucoup des gens présentés comme des historiens et intervenant dans les épisodes n’étant d’ailleurs en fait que des auteurs de romans historiques.
Je ne sais pas dans quel mesure le pouvoir nationaliste turc est intervenu, s’il est intervenu, par exemple au niveau du financement ou du scénario, pour rappeler un glorieux passé turc.
En tout cas, il n’y a par exemple aucun moment où il est fait référence à l’homosexualité et à la pédophilie du sultan Mehmed II…
Le personnage (détourné) de la reine Mara est aussi très surprenant, comme si on voulait nous envoyer le message, que des chrétiens avaient pu adhérer par conviction au projet islamique du sultan. Bah non…
Il y a aussi cette réflexion politique à la fin de la première saison, selon laquelle Constantinople n’aurait pas chuté mais aurait été prise, parce que c’est plus glorieux ainsi. Et sur le coup, on est d’accord avec eux, mais en réfléchissant, en fait, non, c’est bien l’accomplissement d’un déclin commencé de longue date.
C’est donc une belle histoire, très romanesque et très bien agencée, mais complètement fausse, aussi bien sur le contexte, les événements, la taille des armées… Et surtout complètement réécrite de manière à créer du suspense sur l’issue des batailles par une forme d’égalité fantasmée entre les combattants.
Écrivons donc que la campagne pour la prise de Constantinople ou contre Vlad l’Empaleur, qui aura inspiré Dracula, n’ont pas été des promenades de santé, mais qu’elles auraient de toute façon fini comme elles se sont produites, sans réellement que la marche de l’Histoire ne puisse être remise en cause.
Ainsi, c’est une belle série d’aventure héroïque, inspiré de faits historiques, mais ce n’est en aucun cas une série historique, même si tout n’est pas non plus à jeter ; en tout cas toujours trop pour que ce soit sérieux et crédible…
παρρησία 