Publié par À l’occasion des 60 ans du cessez-le-feu en Algérie, les médias multiplient les documentaires historiques, en prétendant à chaque fois renouveler le sujet et aborder le thème d’un point de vue plus équilibré, qui donne la parole à toutes les parties…
Personnellement, je n’y vois aucune différence : c’est toujours la méchante France contre la gentille Algérie (dont il ne faut pas dire qu’elle n’existait pas avant 1830 et que son extension saharienne n’a aucune légitimité historique).
Pendant longtemps, j’ai crû que le travail de mémoire sur l’Algérie ne pourrait se faire qu’une fois que la génération qui l’a connue aurait disparu.
C’est pour cette raison d’ailleurs que la loi fixe à 70 ans le seuil d’ouverture des archives, aux fins que les générations des acteurs d’une époque ne puissent pas chercher à se venger de leur vivant.
Et puis, je me rends compte que ce travail ne pourra même pas se faire après ces 70 ans parce que ce sont les jeunes, et dans une autre mesure les généraux algériens au pouvoir, qui créent, fantasment et entretiennent une « rente mémorielle » (je suis forcé de reconnaître que MACRON avait raison sur ce coup).
En effet, la France a beau multiplier les efforts de son côté, d’une juste reconnaissance du seul négatif de ce qui s’est passé en Algérie (les assassinats, les dépossessions…), pendant que l’Algérie ne fait rien jusque dans l’abandon des cimetières européens, c’est contre-productif au possible parce que cela donne justement du grain à moudre à tous ceux, Gouvernement algérien comme jeunes, se servent de l’Histoire pour justifier de l’état dans lequel se trouve leur pays…
Je ne suis pas contre qu’on mette au jour les dérives de la politique coloniale de la France en Algérie, lesquelles sont aujourd’hui avérées et documentées.
Cependant, on pourrait aussi rappeler l’aspect « positif » de la colonisation, ce qu’on s’interdit de faire.
Ce n’est même pas une recherche d’équilibre que j’appelle, parce qu’on ne peut pas avoir 50/50.
Mais le fait est qu’il n’y a absolument rien de positif qui émerge.
Par exemple, même la scolarisation est critiquée parce qu’il n’y avait pas 100 % de la population qui était scolarisée ! Pareil pour la santé parce que tous n’étaient pas vaccinés.
Davantage, on pourrait surtout arrêter de relativiser, voire de légitimer les assassinats de Français par des Algériens, au motif de la colonisation.
Alors même que la décolonisation s’est déroulée de manière plutôt pacifique, tant en Inde côté anglais, que par exemple en Afrique noire côté français.
À plus forte raison parce qu’on parle en plus très généralement d’assassinats de civils…
Au milieu de tout cela, il y a la date de la commémoration du 19 mars 1962, qui participe de cette mascarade, et qui n’est reconnue que par les gauchistes qui ont joué contre la France pendant la guerre.
Personnellement, je boycotte cette commémoration d’une défaite, qui fait abstraction du massacre de dizaines de milliers de civils et dissimule l’abandon honteux des Harkis et des troupes supplétives.
C’est donc avec surprise que j’apprends que même Valérie PÉCRESSE, s’est engagée à trouver une autre date (ne lui dites pas qu’il y a le 5 décembre qui existe déjà).
Mais dans ma commune de Savigny-sur-Orge, le maire Alexis TEILLET, pourtant parrain de Madame PÉCRESSE, et son adjoint Daniel GUETTO l’organisent…
Bref, la repentance non, en tant qu’elle juge une période du passé à l’aune de nos critères moraux d’aujourd’hui. Et la reconnaissance, oui, mais à la condition qu’elle soit mutuelle, pour ne pas faire plus de mal que de bien. Un mal que l’on trouve à la base, notamment du terrorisme islamiste dont on se souvient aujourd’hui des victimes, 10 ans après les attentats de Toulouse et Montauban.
παρρησία 