Publié par Encore marqués et meurtris par les affaires FILLON, le parti des républicains (LR) a décidé de se doter d’une clause permettant au parti de retirer à tout moment la candidature d’une personnalité en train de dévisser.
Mais cette clause ne peut pas fonctionner par rapport au système du financement de la vie politique française. Explications.
En France, les comptes de campagne sont attachés à un candidat et non pas à un parti comme dans d’autres pays.
Ainsi, à partir du moment où vous retirez un candidat, vous perdez non seulement les sommes qui ont été investies jusque-là, mais en plus le droit d’obtenir le remboursement de ces sommes si vous dépassez 5 %.
On rappellera que le plafond des comptes de campagne est à 15 millions pour le premier tour d’une présidentielle et à 22 millions pour le second.
Imaginons que LR ait décidé de débrancher FILLON dès le début des affaires, ils auraient déjà perdu 10 millions. Qu’ils n’avaient de toute façon pas pour réinvestir en faveur d’un autre candidat.
En réalité, cette clause est inopérante car à moins de débrancher tout de suite le candidat, le parti va perdre énormément d’argent. Or, tous les partis sont mal gérés. C’est bien pour cela que c’est super amusant qu’ils veuillent ensuite gérer la France. C’est comme les comptes de campagne aux municipales.
Certes, FILLON a perdu mais il a fait 19 % et il était en plus assuré de faire plus de 5 %. Dans ces conditions, le parti a préféré aller à l’échec mais se voir garanti le remboursement des millions déjà investis plutôt que de risquer de tout perdre.
C’est bien pour cela que cette clause ne servira pas. Elle était cependant nécessaire au parti pour montrer qu’il reprenait la main après ce nouveau psychodrame.
παρρησία 