Sur le documentaire « Sugar Babies » de Nina ROBERT

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France 3 diffusait en début de semaine dernière un documentaire sur le phénomène des « Sugar babies », ces jeunes femmes étudiantes qui se prostituent auprès de vieux hommes généralement fortunés (les « sugar daddies »). En fait, des « escort girls » que l’on considère relativement à leur âge et à leurs motivations originelles, tout en prenant en compte la dimension sexuelle de rapports que l’on ne cherche même plus à cacher.

À voir en replay jusqu’au 20 mai 2021 :

https://www.france.tv/documentaires/societe/2374203-la-france-en-vrai-sugar.html


De manière liminaire, le cadre éditorial de la réalisatrice m’apparaît très contestable ; d’autant plus qu’elle ne cherche même pas réellement à répondre à la problématique qu’elle pose, tant la réponse est affirmée : échanges de bons procédés ou prostitution ?

Déjà, je ne vois pas ce qu’apporte au documentaire de rassembler les protagonistes dans un château et de les installer dans des salles de bains ou sur des lits, dans des positions parfois lascives, en train de se laver, s’habiller, se maquiller. Je trouve que ce cadre oriente ou trouble la perception des témoignages ; d’autant plus gênants quand la réalisatrice filme sa voix en train de tutoyer les filles, ce qui plus que de proximité, enferme ces femmes dans leur position.

Et puis, alors que plusieurs fois, il est question des mineures, je trouve que cela manque de ne pas en avoir interrogé (disons d’anciennes qui auraient commencé jeunes), et donc finalement de ne pas aller plus loin, soit dans le thème de la prostitution des mineures, pour ne pas écrire des enfants, soit de ne pas casser la fausse définition de « sugar babies » dont il ressort qu’on est, par cet aspect, relativement loin des étudiantes qui montent à Paris sans le sou.


Alors, je vais être franc avec vous.

Mais probablement parce que je suis un homme de 29 ans, avec une mentalité arriérée et une moralité réactionnaire, et donc finalement, phallocrate et méprisant par nature des personnes qui font commerce de leur corps au sens sexuel,

ces jeunes femmes ne m’ont pas émues.

On part bien avec l’histoire de la petite provinciale qui t’explique qu’avec ses 450 euros de stagiaire (30 % du SMIC), et 1000 euros de prêt étudiant à rembourser par mois, alors elle ne s’en sort pas pour son loyer.

Mais quand sur les 5 interrogés, l’une te dit qu’elle a dû escorter 200 mecs,

Et l’autre, qu’elle est à 5000 à 6000 euros par mois.

Et que leur malheur est qu’elles se dégoûtent,

Et qu’elles ne peuvent pas avoir de mec parce que sinon elles n’ont plus d’argent.

Et encore qu’elles ne peuvent pas faire l’escort d’un homme de leur âge pour ne pas risquer de le recroiser ou de tomber amoureuse.

Ben, je suis pas convaincu.

Et je n’écris même pas cela parce qu’il y en a une qui te raconte qu’elle ressent quand même du plaisir sexuel à coucher avec des vieux.

Ou parce que l’autre te dit que ses clients sont beaucoup plus attentionnés ou sensibles pour elle, que nombre de ses amants de son âge.


En fait, je ressens vraiment l’impression que le concept n’est qu’une justification d’entrée dans une prostitution que l’on pourrait qualifier de soft sans mac.

Qui s’adresse à des richards qui s’exonèrent juste d’aller voir une pute, et se rassurent parce que la nana qu’ils ont baisé, parce que ce n’est pas non plus la Sulamite de la Bible, sera toujours dans le lit le matin.

Je me trompe peut-être, mais j’ai l’impression que le phénomène sociologique de « sugar babies » va au-delà des seules michetonneuses que nous présente le documentaire ; et donc je ressens le sentiment d’un film incomplet, qui ne traite qu’une partie du sujet, d’une façon plus que subjective…




Un commentaire

  1. Toujours la même hypocrisie qu’avec #balancetonporc, où on découvre avec la candeur d’une jeune vierge immaculée qui aime les petits chatons qu’une femme qui ne l’est plus et si elle répond à un minimum aux standards de l’esthétisme peut monnayer son corps contre sonnantes et trébuchantes (elle ne s’intéresse plus alors aux petits chatons). Ben voyons !

    Pour info : comment faire une copie de sauvegarde à titre privé et personnel d’un replay de FTV sur votre disque dur ou un SD Card ? Solution bourrin : filmer l’écran de PC, tablettes, smartphone, avec un smartphone en position camescope. Solution élégante : utiliser https://youtube-dl.org ! Notons que la solution bourrin, les lobbys de l’audiovisuel n’ont absolument aucun moyen matériel de l’empêcher.

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