Élire l’Assemblée nationale à la proportionnelle : ni plus juste ni souhaitable

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À croire qu’ils n’ont rien d’autre à faire en ce moment, comme s’il n’y avait aucune crise sanitaire en cours, avant une future crise économique, nos chers politiques sont en train de réessayer d’instaurer la proportionnelle (intégrale ou variable, on ne sait pas encore).

J’exagère ; ils sont aussi en train d’essayer d’augmenter leur dotation de 15 %.

Même si MACRON n’est pas dupe des risques pour lui induits par ce nouveau mode de scrutin.

Pas plus que les Français, qui voient très bien pour quelles raisons on changerait de système à 16 mois de l’élection.

Car de la proportionnelle, les Français ne gardent pas une belle image. C’est d’abord une IVe République ingouvernable, un peu d’ailleurs comme l’a longtemps été la IIIe. C’est surtout une magouille en 1986 pour limiter la casse à gauche et diviser la droite en gonflant le Front national.


Bien sûr, je trouve injuste qu’un parti qui représente 25 % des suffrages puisse se retrouver avec 60 % de l’Assemblée à sa botte.

Mais je ne trouve pas plus juste un système dans lequel seuls les grands partis nationaux, qui ont des moyens, auront voix au chapitre ; d’autant qu’ils nous représentent et nous correspondent de moins en moins.

Adieu donc cette particularité locale qui permettait de tenir compte de l’implantation d’un candidat. On ne votera plus que pour des idées, qui sont des postures, et qui seront toujours aussi vite abandonnées, sans scrupules puisque les candidats n’y croyaient pas. Il n’y a d’ailleurs qu’à regarder l’actuel programme économique de LR.

Il faut néanmoins observer la constance des Français, tant à toujours accorder une majorité parlementaire au président qu’ils viennent d’élire, qu’un phénomène d’auto-limitation des pouvoirs qui fait que le parti majoritaire ne se retrouve jamais avec une majorité écrasante (peut-être à l’exception de 1993 quoique RPR et UDF se tenaient mutuellement mais 2007 est un bon exemple où on partait sur presque 450 députés UMP et il y en eût cent de moins) .


Ce qui m’amuse lorsque je regarde qui réclame la proportionnelle est qu’il y a parmi eux un certain nombre de gens qui n’y ont absolument pas intérêts, type BAYROU ou l’UDI qui ne feraient pas leurs scores s’ils ne bénéficiaient pas d’accords partisans.

Et à l’inverse, tu as des gens comme DUPONT-AIGNAN, qui y sont hostiles, alors que cela multiplierait leur nombre de députés. Et je trouve cela tout à leur honneur.

On pourrait aussi débattre de la variable proportionnelle. Certains la veulent intégrale au risque que cela soit ingouvernable. D’autres n’en veulent qu’une dose, ce qui pour le coup, se retournerait encore plus contre les petits partis.

On comprend bien l’intention des stratèges macronistes qui serait de gonfler le nombre de sièges des extrêmes pour pouvoir prendre la tête d’une coalition anti-extrêmes avec la gauche et la droite compatibles.

Mais honnêtement, la majorité parlementaire est déjà composée de 5 groupes parlementaires. Alors je le demande, qui, au moment d’une législative, va aller choisir le micro-mouvement macroniste, qui n’est en fait qu’une dissidence de la majorité ?

D’autant plus s’il existe un seuil de qualification à 5 %, lequel ruine en fait toute volonté réelle de proportionnalité ; étant donné que lorsqu’on met bout à bout, tous les partis qui font moins de 5 %, on obtient 15 à 20 %…

On oublie surtout un peu vite que pour qu’un groupe puisse servir à l’Assemblée, il doit avoir son pendant au Sénat, ce qui là encore, est loin d’être gagné.

En clair, je ne crois pas qu’il y ait un mode de scrutin qui soit réellement plus juste qu’un autre, et je pense qu’en réformant le scrutin majoritaire qui permet au moins de gouverner, on s’avance et on s’enfonce toujours plus dans la crise politique.



2 commentaires

  1. Je sais très bien que tu as déjà fait une simulation du nombre de sièges que nous aurions eu s’il y avait eu un scrutin à deux tours à la proportionnelle intégrale aux élections municipales. On aurait 6 sièges au lieu de 3 et DEFRÉMONT aurait été de composer avec l’opposition tandis qu’actuellement, il fait ce qu’il veut !
    Pour l’AN, le calcul tordu de MACRON sera le même que celui de la MITE en 1986, mettre un petit peu de proportionnelle juste histoire de donner un peu de visibilité aux habituels épouvantails (avec des idiots utiles qui lavent le cerveau des électeurs par des sous-entendus outranciers induisant les électeurs à vraiment croire que RN NASDAP et LFI BOLCHEVIKS ») pour affaiblir les partis politiques de notoriété certes républicaine qui aurait un peu trop tendance à s’éloigner de la pensée unique molle.

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