Réhabiliter, non, rendre justice à l’action du pape Benoît XVI, sans lequel François n’aurait pas pu faire grand chose…

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Comme beaucoup d’intellectuels, dans nos sociétés contemporaines qui n’arrivent plus à réfléchir que par le coup de communication permanent, le pape Benoit XVI fut un incompris.

Il est pourtant celui, non seulement qui a mis un terme aux nombreux agissements que Jean-Paul II couvrait, certains aussi parce qu’il était abusé par son entourage sur la fin, mais surtout celui qui aura permis les réformes de François.


Je ne parlerais pas ici de l’action, au demeurant importante, du cardinal RATZINGER, notamment en tant que préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi.

Et je trouve que finalement, ses très nombreux détracteurs, du temps de son pontificat, ont été plutôt calmes à l’annonce de son décès. Je m’attendais à ce qu’on nous ressorte le nazi islamophobe, et on nous a plutôt présenté le réactionnaire qui a renoncé.

À la différence d’autres que c’était une renonciation sincère, parce qu’il n’était pas attaché au pouvoir (poke Jean ROTTNER, le président de la région Grand-Est, qui a démissionné pour raisons familiales, mais dont on a découvert que cela faisait six mois qu’il avait demandé l’avis de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique, pour un recasage en règle dans le privé.)


Je veux d’abord dire que je trouve que Benoît XVI, pour un homme élu pape à 78 ans, et ayant grandi avant le Concile, a quand même été super révolutionnaire, et qu’il a été très loin du vieux machin que beaucoup ont voulu voir.

Le fait est qu’il passait après un homme très politique et très communicant, que beaucoup fantasmaient, et que lui a succédé un pape qui est aussi politique et moderne. Or, l’action ne se quantifie pas au nombre de passages télé ou aux déclarations choc.

Benoît XVI est le premier à avoir arrêté de couvrir les prêtres pédocriminels, que Jean-Paul II protégeait par principe. Il a mis des mots. Il a démis des personnes. Il a demandé pardon au nom de l’Église.

Il est ensuite le premier à avoir réduit le train de vie de l’Église, auquel Jean-Paul II était attaché comme une manifestation de la puissance temporelle.

Il a aussi lutté contre la corruption, notamment celle révélée par les Vatileaks.


Pour le reste, il lui est reproché sa vision conservatrice.

Mais l’Église peut-elle crédiblement dire autre chose sur l’avortement et l’euthanasie ?

Voire même sur l’homosexualité et le mariage.

Car si l’Église ne dit pas (aujourd’hui) qu’il faut rejeter les différences, elle dit que celles-ci ne doivent pas devenir une voire la norme.


Il a ensuite fait des choix plus politiques, plus contestables, en n’oubliant pas qu’un certain nombre de questions ne se posaient pas avec la même acuité il y a 15 ans.

Oui, il a refusé l’ordination des femmes.

Et oui, il a maintenu le célibat des prêtres ; tout en admettant quand même 1/3 du clergé anglican chez les catholiques, alors que ce sont des prêtres mariés !


Son discours de Ratisbonne, qui faisait le lien entre religion et violence, et dont on a isolé un passage pour dire que l’islam était une religion de haine, ne pouvait malheureusement pas passer, justement parce qu’il démontrait que la violence est intrinsèque à l’Homme, sans besoin de religion, et les gens se sont sentis insultés, parce que toute vérité n’est pas bonne à dire, et davantage, difficile à entendre…

Mais il a aussi dit des bêtises sur d’autres sujets ; en l’occurrence, pas réellement sur celui-ci.


Benoît XVI est réellement le premier à avoir fait bouger les choses dans l’Église, pour la faire rentrer dans le nouveau millénaire.

Il a préparé les réformes de François. Il les a initiées pour beaucoup.

Mais effectivement, il a aussi échoué, n’est pas allé au bout de tout, et surtout n’a pas réussi à réformer la Curie romaine, qui reste la pierre angulaire de toute réforme vaticane ; ce qui n’a pour autant pas empêché François d’être élu, alors qu’on savait qu’il était plutôt réformiste.


Alors, je finirais en écrivant que les vrais, qui se sont intéressés aux sujets, savent.

Et qu’ils lui sont reconnaissants pour son action.

Merci pape Benoît !



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