J’ai regardé « Reusss », sur France.TV Slash, mais j’ai pas trouvé cela fou…

Publié par

C’est une série qui se laisse facilement regarder, mais qui est quand même assez surcôtée, par rapport aux chroniques qu’on peut en lire ici et là ; ce qui est souvent le cas lorsqu’il est question de « cité ».

Elle se distingue surtout par ses pastilles musicales et chorégraphiées. Il y a deux ou trois personnes un peu connues (Assa SYLLA, Doully, Brahim ZAIBAT…) parmi les acteurs.


À l’origine, c’est une comédie musicale « Place des mythos », créée il y a une quinzaine d’années à la MJC de Ris-Orangis (Essonne) pour dénoncer l’homophobie dans les banlieues.

Elle a été actualisée, transposée dans la banlieue sétoise, pour suivre les parcours de trois jeunes femmes, en phase aux problèmes de leur âge (amour, études, travail, famille…).

Avec comme lien, l’enquête menée par les trois amies, les trois « reusss », pour comprendre l’agression dont a été victime le frère de l’une.


Parmi les jeunes filles,

Il y a Hanane, qui vient d’avoir son bac avec mention et qui cherche à intégrer une prépa sciences po pour faire du droit et devenir avocate.

Il y a Ambre, qui passe le concours d’entrée au conservatoire de danse classique, uniquement pour faire plaisir à sa mère, alors que cela ne l’intéresse pas.

Il y a Maïssa, qui jongle entre son boulot à la pizzeria et ses deux petits frères, sans savoir qui elle aime des deux garçons qui s’intéressent à elle.


Là où le bât blesse est qu’on échappe pas aux clichés sur la banlieue, qui se succèdent, ainsi condensés dans 10 épisodes de 20 minutes : la drogue, la violence, les discriminations, l’islam, la misère sociale, l’homophobie…

Et que c’est donc une histoire des plus convenues qu’on nous propose ; à plus forte raison, parce que tout va si vite que les événements perturbateurs sont happés par le récit, qui tient d’un trait, sans laisser réellement de place au suspens ou à la surprise.

En cela, je trouve finalement qu’on est bien dans la « série de banlieue » classique, et je ne vois pas les différences que les critiques bienpensants ont réussi à percevoir, autrement que dans la seule originalité que le point de vue narratif soit celui de « femmes » pour raconter un milieu « d’hommes ».

Et c’est sûrement là le plus grand raté de la série : la cité reste dépeinte comme un milieu essentiellement masculin, dans lesquelles les femmes sont invisibles voire invisibilisées, et doivent « faire les hommes » pour arriver à leurs différentes fins.

Bref, toujours les mêmes stéréotypes sur la banlieue, qui parce qu’ils sont repris partout, ne doivent finalement et malheureusement pas forcément, être si éloignés d’une certaine réalité…




Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.