Carpe diem à l’heure du numérique

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Hier 14 juillet 2014, j’assistais dans les tribunes des anciens combattants au défilé de la Fête nationale à Paris, avenue des Champs Élysées. Et je m’interrogeais, face à tous ces spectateurs qui photographiaient ou filmaient les cortèges… La suite d’une réflexion que j’avais déjà eu à l’ACNAV : Association catéchétique nationale pour l’audiovisuel.

De nos jours, nous prétendons « vivre à cent à l’heure« . Nous avons obtenu les 48 heures de travail puis les 40 puis les 39 et maintenant les 35. Nous avons minimum cinq semaines de congés payés (sauf les patrons) et une vie vraiment simplifiée par tout le confort des appareils électroménagers. Mais nous ne prenons plus le temps de vivre tout court.

Un nouveau réflexe 

Je me rappelle le temps béni où nous avions des appareils photos jetables. Mon rêve n’était pas tant de pouvoir faire autant de photos que je voulais mais plutôt celui de posséder un Polaroid pour obtenir un développement immédiat. Nous n’avions que 24 (+ 2) photos pour tel événement et nous pensions alors ce que nous photographions. Aujourd’hui, je peux faire 1200 photos sans problèmes (et les effacer si elles sont ratées). Désormais, plus aucune limite à mon pouvoir : ma mémoire et mon cerveau sont faillibles, les machines sont là pour me seconder (et pas l’inverse !).

Des souvenirs pour l’Histoire

En réalité, je ne développe plus mes photos dans le sens où je les stocke en vrac sur mon PC (poste de communication) et les copie occasionnellement sur un CD (disque compact). (Sauf si ces photos doivent me servir pour un article embêtant copieusement les bébés MARSAUDON.) De plus, je ne prends même pas le temps de les regarder. Alors à quoi bon ? Pour mes enfants que cela n’intéressera pas plus que ça ? Personnellement, je suis comme François MITTERRAND traumatisé par ma place dans l’Histoire et ce qu’il restera de moi. Ce pourquoi j’ai fait une licence d’Histoire à la Sorbonne. Photographier, c’est donc dire que j’y étais.

Quelle photographie pour quel sujet ?

Alors la logique voudrait que ce soit moi que je photographie, dans le but d’établir un cycle chronophotographique à l’instar de la Roue Rouge de Soljenitsyne. Mais je ne suis pas assez narcissique pour cela et je préfère alors par flemme ne plus rien photographier du tout. Je sais en plus que d’autres le font pour moi. Alors, oui, je n’aurais pas les droits d’image et d’utilisation mais je crois que l’écrit prévaut sur la photo. Assez des débiles qui préfèrent ne pas se fatiguer à regarder des images qu’ils croient savoir lire (plutôt qu’un texte). Le monde, je le regarde de mes yeux, pas par ceux des autres. Heureux suis-je de ne pas être aveugle (moi qui à 22 ans craint l’opération de la cataracte que personne n’a jamais eu dans ma famille et la presbytie comme la myopie).

Ma réflexion à l’ACNAV

Tous les ans, je m’offre quelques jours de formation avec l’ACNAV. Il y a quelques années, l’association a lancé une réflexion sur le sens que nous mettons à photographier. Trois ans plus tard, je n’ai toujours pas de réponse, continuant de m’interroger sur le temps qui passe et le pourquoi de mes photos. Cette première réflexion est d’ailleurs une des trois bases de ma foi chrétienne, à l’image des grandes questions métaphysiques qui ont toujours prévalues aux religions (Qui suis-je ? Ou vais-je ? Dans quel état j’erre ?).

Cueillir le jour… Je n’ai jamais compris cette expression même si cela ne m’empêche pas de la vivre. Oui, je suis heureux même si je n’exprime pas de débordement de joie permanent. Et je pense qu’il est temps de vivre notre vie en sachant refuser ce dont on n’a pas envie (l’alcool, la drogue, le sexe à outrance, la franc-maçonnerie, l’antiracisme, l’antifascisme, le mariage pour tous, les groupes de pression…). Avec le recul, je me dis qu’on n’est jamais aussi bien servi que par soi-même. Marre de voir nos politiques se complaire de leur médiocrité, je m’engage contre eux. Marchons sur la fourmilière. Délectons nous de sentir la terre entre nos orteils et le pouvoir de décider de la vie des fourmis en dessous. L’urgence est d’agir aujourd’hui.

P.-S. : À tous les vieux et bienpensants qui liront cet article, je vous intime de cesser de parler de l’avenir des jeunes, nous sommes autant que vous le présent.

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