Je participais jeudi soir (14 mars 2024), à mon retour de quatre jours de retraite à l’abbaye de La-Pierre-qui-Vire, à une formation liturgique sur l’art de célébrer.
Le prêtre animateur nous a demandé de définir ce qu’était une belle messe.
Voici ma réponse.
1°) C’est d’abord un lieu où je suis heureux d’aller retrouver des amis, ou des gens qui sont, et qui pensent comme moi. Les gens qui m’ont accueilli chez eux pendant mon contrôle judiciaire sont des gens que j’ai rencontrés par l’Église catholique. C’est un endroit où j’ai envie d’arriver en avance, et de repartir en retard.
2°) Ce sont ensuite des lectures bien proclamées, qui font vivre le récit, et dont l’on se souvient après la messe. Le meilleur lecteur de mon souvenir à Savigny était Pierre WEBER, qui m’enseigna l’hébreu biblique. Il lisait très lentement, sans trop en faire sur le ton et l’intonation. C’était un régal de l’écouter.
3°) C’est une homélie qui me donne à réfléchir. Pas forcément du type de celle que l’on apprend à l’école de prédication laïque en 7 minutes et 3 parties, mais un propos incarné, vivifiant et actuel. Quelque chose qui valorise l’intelligence de la foi sur la piété populaire.
4°) Ce sont des chants partagés avec l’Assemblée, qui participent. Donc des chants connus et faciles à suivre. Et si possible, en français, ou en tout cas très peu de latin, grec, hébreu, créole… Disons un par messe. Et surtout des chants qui disent « nous » et pas « je ».
5°) C’est une liturgie qui fait sens, sans forcément qu’elle respecte nécessairement toute la Présentation générale du Missel romain (PGMR). C’est une liturgie qui évite certaines (nouvelles) formules qui créent de la distance entre le prêtre et le peuple (« mon sacrifice »). C’est une liturgie qui donne sa place aux femmes, et par exemple, les laisse distribuer la communion.
6°) C’est une assemblée qui ne fait pas n’importe quoi… Qui ne se fout par terre après la communion, parce qu’elle a compris qu’elle était devenue corps du Christ. Qui ne se signe pas à temps et à contre-temps ou multiplie les génuflexions. Qui ne va pas allumer un cierge en pleine messe…
Voilà pour moi ; et pour vous, qu’est-ce qu’une belle messe ?

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