L’article 10 de la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen de 1789 dit que : « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi. »
Une première question peut être de se demander en quoi affirmer que les drapeaux tricolores sont des drapeaux sataniques trouble l’ordre public.
Une seconde question peut être de se demander comment concilier islam et république dès lors que le propos tenu par l’islam n’est que la stricte interprétation de la révélation coranique ; et qu’il est au surplus, valable pour tous les monothéismes.
Dans toutes les religions abrahamiques, la vocation finale de l’Homme est de vivre dans un paradis, sous un régime unifié, dont Dieu est le chef.
Cela s’est traduit par des volontés hégémoniques d’empires dont le chef est le lieutenant de Dieu sur la Terre (l’empire byzantin, le saint empire romain germanique, le califat de l’islam…).
À ce titre, toutes les nations, qu’elles soient ou pas inspirés par le Satan (le diviseur), n’en sont pas moins des divisions, appelées à être dépassées par Dieu.
Le cas de l’imam MAHJOUBI est particulier.
Il était suivi depuis le 7 octobre 2023, et son expulsion n’était qu’une question de temps, par rapport à un ensemble de faits qui lui étaient reprochés, à lui et son école.
En écoutant ses autres prêches, et l’intégralité de celui qui a fait réagir, on découvre qu’il tenait aussi des propos contre les juifs et contre les femmes.
Alors oui, mais en fait, il ne fait que tenir le discours du Coran.
Et cela finalement ne dérange que tous les Alexis TEILLET (maire de Savigny-sur-Orge), ou les Gérald DARMANIN, qui ne veulent voir l’islam uniquement comme une religion romantique du désert. Une sorte de conte des Mille-et-une-Nuits qui se passe dans le décor d’un restaurant marocain.
Sauf que comme toutes les religions, l’islam n’est que ce qu’on en fait.
Et qu’à la lecture des extraits de prêches de MAHJOUBI, j’ai plutôt le sentiment qu’il donne un état des lieux théoriques de ce que dit l’islam, mais pas qu’il appelle à renverser la République.
Dans cette affaire, le fond du problème est la méconnaissance des religions.
Elles ne sont pas gentilles ; le christianisme, non plus, mais je vais prêcher pour ma paroisse et défendre ma chapelle, je pense quand même que le christianisme est la religion qui est la plus sortie des mœurs du désert.
L’islam, ce n’est pas le Aladdin de Walt Disney (que tout le monde prononce à la française, alors que c’est Al-ad-Din’) ; c’est une religion qui ne reconnaît qu’un seul modèle d’organisation de société, c’est une religion antijuive, s’ils ne se convertissent pas, et c’est une religion misogyne.
Maintenant, il faut surtout regarder comment se comportent ses croyants ; et comment ils acceptent de faire passer les valeurs de la République avant celle de Dieu. Ils peuvent adhérer à ce message, ou penser qu’il est le bon, sans l’appliquer aujourd’hui sur Terre, ou avec des tempéraments.
Mais je le réécris : absolument aucune religion n’est compatible avec la République, et Dieu n’est pas miscible dans la République.
Donc arrêtez de vous choquer parce que vous découvrez la religion, alors qu’il n’y a absolument rien de caché (ouvrez un Coran).
Et surtout, regardez ce qu’en font les gens ; en attendant, et pour ma part, je ne suis pas choqué des propos de l’imam MAHJOUBI, car ils sont rigoureusement ceux de l’islam, n’en déplaise à ceux qui voudraient faire de l’islam autre chose que ce qu’elle est !
Maintenant, cela va être compliqué si on ne peut plus parler de l’islam tel qu’elle est, par exemple pour l’enseigner.
Pour faire valoir un discours qui présente donc ce qui n’est pas l’islam.
Il ne faudra alors ensuite pas s’étonner qu’il y ait toujours plus d’incompréhensions de cette religion, puisqu’on autorise à en parler que sur les aspects positifs, compatibles avec la République…

Répondre à Jean-Marie CORBIN Annuler la réponse.