Alors, c’est l’histoire (à la sauce woke) de la confontation entre Alexandre le Grand, roi de Macédoine, et Darius Codoman, roi de Perse, qu’ils aiment à appeler Codomannus ; ce que je trouve un petit peu rectal parce que j’ai trois ans dans ma tête.
Dans les dix premières minutes de l’épisode 1, on voit Alexandre bécoter son amant dans le lac (ce sera d’ailleurs la seule scène un peu vraiment chaude du machin) et on nous présente un Darius minable, qui est complètement soumis à sa femme (à l’instar de Napoléon dans le film de Ridley SCOTT).
On nous dit d’ailleurs que la femme de Darius mourra en donnant naissance au fils d’Alexandre, parce qu’elle serait aller s’offrir sexuellement au vainqueur de son mari ; ce que les historiens contestent.
Mais c’est vrai que les historiens Grecs le racontent pour bien signifier que Darius est un super cocu qui s’est fait prendre sa femme (au sens propre comme au figuré) par son ennemi !
Attention, attention, car ce n’est donc pas vraiment un document historique, mais plutôt une fiction inspirée de faits réels. Je n’ai d’ailleurs pas l’impression qu’il y ait un vrai historien dans les intervenants, sinon les archéologues, car les premiers n’ont aucun recul critique sur les seules sources grecques qu’ils utilisent, et ils s’appuient beaucoup sur la petite histoire, en décrivant les sentiments et la psychologie des personnages comme s’ils y étaient…
Il y a 6 épisodes d’environ 40 minutes mais le 4e est vraiment inutile.
C’est aussi long que le film d’Oliver STONE mais sans la musique de Vangelis, et sans traiter tout le règne.
En vrai, il y a juste un moment épique, un peu mobilisant, à la 14e minute de l’épisode 5.
Ils bousillent la série en arrêtant l’histoire à la mort de Darius, alors qu’il y avait matière pour une saison 2, et notamment jouer l’opposition entre Alexandre et le roi indien Poros.
Et puis, ils pourraient sinon faire un truc sur l’histoire des Diadoques !
Il y a beaucoup d’impasses historiques,
tant la troisième guerre sacrée, pendant laquelle Alexandre va s’illustrer avec sa première victoire à Chéronée, en massacrant le bataillon sacré, composé de 300 soldats d’élites, tous homosexuels, répartis en 150 paires d’amants, avec toujours un majeur et un mineur ;
que la conquête du Levant par Alexandre, qui semble ici vachement facile, alors qu’il a beaucoup galéré devant Tyr et Gaza, avec des sièges assez géniaux pour s’emparer des cités.
Le clivage entre les Grecs, qui refusent d’assimiler les coutumes barbares, n’est pas assez marqué.
La place des Compagnons dans la vie d’Alexandre non plus.
Comme souvent avec Netflix, on fait croire qu’il y avait des enjeux là où il n’y en avait pas, typiquement on laisse croire à un équilibre des forces pour créer du récit et du suspens.
Or, la Perse ne pouvait que perdre la guerre, parce qu’elle se battait avec des mercenaires inexpériémentés et sans armures, qui faisaient face à une armée de métier bien équipée et entraînée.
À plus forte raison que les Perses allaient toujours s’enfermer sur des terrains défavorables, avec un dispositif resposant sur la personne du roi, enfermé au milieu de ses troupes.
Ainsi, dès que le roi était menacé, il abandonnait ses troupes qui arrêtaient de se battre…
Ce qui est dommage est que la bataille de Gaugamèles est aussi baclée, alors qu’ils auraient pu faire tout un truc avec les chars à faux et les éléphants de guerre. Peut-être une question de moyens ?
En vrai, la série m’a bien donné envie de rejouer à Alexandre Total War (PC).
Mais historiquement, c’est très contesable, par rapport à ce que j’ai appris à la Sorbonne.
On passe néanmoins un moment pas désagréable, même si on connaît déjà la fin.
J’ai peut-être un regret que la folie d’Alexandre ne soit pas assez exploitée, par rapport aux citations qu’on connaît de lui, et qui montrent qu’il était assez torturé et complexé comme garçon.
Faut bien dire qu’avec sa mère, Olympias, qui lui racontait qu’elle s’était faite tringler par un dieu, le pauvre garçon avait certainement des raisons de ne pas être très net…


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