« Family Business » a-t-elle vocation à devenir le « Breaking Bad » français ? À l’issue de cette première saison en six épisodes de 30 minutes chacun, nous en sommes encore très loin. La quatrième série française de Netflix se laisse regarder pour ses acteurs et son humour, mais elle souffre de quelques longueurs, de ses caricatures, d’un peu trop de vulgarité (pour une série 13+) et surtout de situations à la fois improbables et mal exploitées.
Le pitch : Joseph, un entrepreneur raté, apprend de la fille du ministre de la Santé la légalisation prochaine du cannabis, et veut transformer la boucherie casher de son père en première « beuhcherie » de France.
Évidemment, on n’échappe pas à tous les clichés de la communauté juive séfarade, déjà vus dans La Vérité si je mens, de juifs riches, avares, magouilleurs, cyniques et très solidaires entre eux. Et inversement, les arabes sont tous des méchants dealers.
La série se présente comme une succession d’événements, qui ne sont dommageablement pas exploités, et c’est finalement le mensonge et l’incapacité des uns et des autres à dire la vérité qui constitue la véritable trame de cette série, et qui amène une succession de quiproquos loufoques qui devient quand même lourde à la fin.
Donc on aime parce qu‘il y a Jonathan COHEN, Gérard DARMON et Liliane ROVÈRE. Avec une mention particulière pour Louise COLDEFY dans son rôle. Et aussi pour Enrico MACIAS qui est irrésistible dans son genre.
Mais on regrette les défauts d’une série française, qui ne tiennent pas seulement qu’à un manque visible de moyens pour pouvoir rivaliser à l’international, mais aussi à des défauts d’écriture, des scènes irréalistes trop intentionnellement posées pour faire avancer l’histoire dans un sens alors qu’elles apportent d’autres éléments laissés de côté, et puis cette manie de multiplier les annonces, et de prévenir qu’il va se passer quelque chose, alors qu’on l’a compris depuis le départ…
Faut-il donc espérer une suite ? Oui, parce que l’histoire le permet largement, et qu’on passe un bon moment en compagnie de ces acteurs, mais la recette pourrait être un tout petit peu plus efficace avec une écriture plus légère mais mieux ciselée, un montage un peu plus cut et un peu plus dynamique, et un humour un poil moins gras.


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