On m’a demandé d’intervenir pour une causerie de 15 minutes avec comme thème : « la jeunesse catholique en 2025 ».
Voilà quelques pistes qui ressortent de mon intervention.
Je me suis appuyé sur mes observations du groupe essonnien avec lequel je suis parti à Rome cet été au Jubilé des jeunes.
En 2025, le jeune catholique essonnien :
– est une femme ;
– noire, avec des attaches familiales africaines ; un milieu culturellement catholique mais très librement pratiquant ;
– d’environ 20 ans ;
– n’a pas été catéchisée ou très marginalement, et généralement assez mal ;
– pense très sérieusement que Jésus parlait latin, que la messe actuelle est la même que l’institution de l’eucharistie au Cénacle et qu’on pourra rentrer dans le Temple en allant à Jérusalem ;
– prépare sa confirmation ou vient de la recevoir ;
– est en recherche d’une vérité, d’une morale de vie et pose des questions ;
– partagée entre la liturgie et le sens du sacré des Tridentins, qui seraient plus dans le vrai, et les chants et les danses des évangéliques et des charismatiques ;
– ne trouve pas d’interlocuteur chez les prêtres ou les religieux, et se rabat sur des contenus vidéos plus ou moins chrétiens ;
– aime bien citer des passages de l’Évangile hors contexte, sans toujours bien les comprendre ;
– aime se retrouver avec d’autres jeunes qui se reconnaissent dans la même démarche ;
– surtout pour chanter et prier, un peu pour une action ponctuelle sociale, trouver des motifs de satisfaction et de bonne conscience ;
– ne se sent pas attachée à une paroisse ou avec le diocèse ;
– n’est pas toujours très cohérente ; par exemple, sera très libérée sur les questions de sexualité et d’avortement (on s’arrange et finalement, on fait ce qu’on veut), mais en même temps, très conservatrice sur les questions d’organisation et de fonctionnement de l’Église (pas de femmes prêtres, pas de responsabilité pour les laïcs…).
Ma conclusion : le jeune catholique est une terre en friche, qui a soif, et qui demande à être irriguée. Mais qui est aussi prêt à recevoir la première eau qui vient, sans nécessairement trop de discernement… L’Église n’arrive plus à parler à ces jeunes, et c’est un des grands enjeux du moment !

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