Dimanche dernier, c’est le jeune diacre, ordonné l’année dernière, qui prêchait sur la paroisse de Savigny.
Sur la forme, j’apprécie sa tentative d’évoquer les différentes lectures puis de dresser les liens qui existent entre elles.
Il a aussi été plus court que la plupart des prêtres africains puisque son homélie n’a duré que neuf minutes (!)
Mais sur le fond, c’est toujours autant moralisateur et surtout CONTRE LA FOI CATHOLIQUE !
Ça partait d’une bonne intention selon laquelle Dieu n’est pas dans nos téléphones portables,
avec ce sous-entendu que le temps passé et perdu sur Tiktok et sur Insta pourrait être plus utilement utilisé pour d’autres actions plus bénéfiques.
Ce qui est d’ailleurs extrêmement discutable car je crois personnellement qu’utiliser son téléphone pour contacter une personne isolée, ou pour partager un conseil qui va aider et faire avancer quelqu’un, est quelque chose de sincèrement messianique, et d’infiniment plus utile que beaucoup d’autres actions ; y compris qu’écouter une homélie insipide pendant la messe.
Et voilà qu’il commence à nous expliquer, au milieu de plein de poncifs, qu’il faudrait plutôt utiliser ce temps pour la seule prière qui plaît à Dieu.
Mais pas la prière de l’opus dei ; de ces mouvements du XXe siècle qui ont théorisé que le travail était aussi une prière, et un lieu de rencontre avec Dieu.
Non, la prière de l’adoration, du chapelet, ou du rosaire, à genoux, dans les églises ou dans les chambres.
La seule vraie qui permettrait de parler à Dieu… ¯\_(ツ)_/¯
Ce qui est très sympa pour ce qu’on est en train de faire durant cette eucharistie…
Alors en dehors de ce que je peux penser d’une telle prière, et de son utilité, et du fait que la seule chose que Dieu me fait comprendre pendant ces moments est que je ferai mieux d’aller travailler à la construction du Royaume,
Moi, je crois que Dieu est présent dans le visage du frère ; qu’il se révèle et se fait reconnaître à la fraction du pain.
Et que là, on est juste en train de nous proposer une prière qui ne nécessite même pas de frère, puisque c’est uniquement une relation piétiste : Dieu et moi.
En plus, la source et le sommet de la vie chrétienne, c’est l’eucharistie, nécessairement vécue à plusieurs.
Bref, si je comprends l’intention de base ; l’affirmation péremptoire de la supériorité de la prière personnelle, au travers de la seule récitation ou lecture, n’est pas que fausse ; elle est dangereuse et elle va contre la foi catholique.
Et c’est là où il faut reprendre Jean ou Paul : la foi avec les œuvres.
Décorréler l’un de l’autre, ou dire que l’un est supérieur à l’autre, comme on fait souvent avec Marthe et Marie, est non seulement faux, mais traduit en plus une incompréhension manifeste du christianisme…
Je suis très dérangé d’entendre cela dans nos églises ; et surtout qu’il n’y ait pas 10 % des paroissiens (il y en a quelques uns puisqu’on s’en parle après) qui ne réagissent pas à ces discours, qui devraient nous interpeller !
Et puis, cette moraline : il ne faut pas utiliser son téléphone, il faut se mettre à genoux pour prier…
Personnellement, je ne vais pas à l’Église pour entendre cela…
Surtout que ce n’est justement même pas dans les textes de l’Église…

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