Mon secteur pastoral de Savigny-Viry a édité une plaquette d’informations pour les adultes qui se posent la question de devenir chrétien (par le baptême) ou bien encore de recevoir le sacrement de l’eucharistie (la communion) ou de la confirmation.
Dans celle-ci, ils emploient le terme d’eucharistié, qui désigne une personne qui a déjà reçu le sacrement de l’eucharistie et qui a donc déjà communié au moins une fois. On dira autrement qu’elle a déjà « fait sa première communion ».
Sauf que personne n’utilise ces termes ou ce vocabulaire dans le langage courant et quotidien de l’Église !
Et comment l’Église peut-elle se rendre compréhensible de ses contemporains en employant des termes que même le commun des fidèles n’utilise pas ?
Alors même que l’un des objectifs que l’Église s’est fixée en 2001, (dans la Cinquième Instruction pour la correcte Application de la Constitution sur la Sainte Liturgie du Concile Vatican II) est d’employer des mots qui sont « facilement compréhensibles ».
Alors, je ne sais pas s’ils se rendent compte du décalage.
S’ils vivent dans le même monde que moi, et qu’ils entendent qu’absolument personne ne se décrit comme « eucharistié ».
Ou même ne dit, quand on lui demande s’il a déjà communié, ou s’il communie le dimanche ou lors des messes : « oui, je suis eucharistié ».
Ou bien si c’est juste un genre qu’ils se donnent, pour entretenir le mystère.
Non pas au sens des « mystères de la foi » ; ces concepts théologiques qui s’ils ne s’opposent pas à la raison, ne peuvent en revanche pas être expliqué par elle.
Mais au sens, je n’y comprends rien, donc cela reste vraiment un mystère.
C’est comme les gens qui réclament la messe en latin, dans une langue qu’ils ne comprennent volontairement pas.
Pour entretenir le mystère, parce que Dieu ne peut être Dieu, et supérieur, que s’il n’est pas accessible, sinon finalement, il est accessible, il est comme nous (ou nous sommes comme lui), et c’est nul et décevant !
Je ne suis pas catéchumène, donc je ne connais pas comment chacun peut réagir face à cela.
Et certainement trop engagé dans l’Église pour pouvoir avoir un regard objectif sur la pratique.
Mais si je voyais cela, alors que je me pose des questions, j’aurais plutôt tendance à fuir qu’autre chose, face à des personnes qui au mieux, se prennent au sérieux, au pire, sont sectaires d’utiliser un vocabulaire qui ne peut être compris par eux, pour désigner une réalité qui peut tout à fait être désigné par d’autres mots plus simples ;
ce qui n’est cependant pas possible pour le mot initial d’« eucharistie », lequel demande bien sa propre définition ;
contrairement à « eucharistié » qui peut très bien se comprendre et/ou s’expliquer sans connaître ce qu’est l’eucharistie.
Il y a donc bien un double-problème,
d’une Église qui refuse de vivre dans le monde, et de se rendre accessible, ce qui est grave.
Et d’une déconnexion d’un clergé qui ressent ce besoin d’utiliser ce langage clanique, pour le plaisir et pour la forme.
Mais venez quand même au catéchuménat si vous ressentez un appel.
Ils ne sont pas tous comme cela !



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