Je vais commencer cet article par vous partager une blague raciste que l’on m’a raconté samedi, et dont je ne me suis toujours pas remis cinq jours après.
C’est le fils d’un dictateur africain qui passe le concours d’une grande école française.
Et sur sa copie d’examen, il y a écrit « sexe », et il y a une case, pour qu’il réponde M (masculin) ou F (féminin).
Et comme il ne comprend pas ce qu’on attend de lui, parce qu’il n’a pas les codes sociaux, il écrit « énorme ».
Alors oui, il y a un préjugé racial évident dans cette blague, qui tend à l’animalisation du corps noir.
Mais pour autant, y a-t-il détestation, hostilité ou haine de l’autre ?
Moi, j’ai bien aimé la réflexion récente de Vincent LAGAF’ qui dit qu’imiter un accent belge ou canadien, c’est de l’humour, mais qu’imiter un accent africain ou asiatique, c’est raciste.
Le gwer* que je suis, a regardé le documentaire sur France 2 « Sommes-nous tous racistes ? », diffusé ce 17 juin 2025, et disponible en rediffusion.
*Ce terme est revenu à la mode depuis qu’il a été employé dans un spectacle de l’humoriste Mustapha EL ATRASSI.
Un Gaulois du public s’est alors levé et il est parti.
Interpellé par le comique sur les raisons de son départ, il a répondu qu’il semblait qu’il n’était pas le bienvenu…
C’est effectivement toute la difficulté que les blancs sont racistes de dire « black » pour parler des noirs, mais pas les Arabes de dire « gwer » pour parler des blancs…
En ce moment, les wokistes sont en PLS parce qu’on va faire incarner Gisèle HALIMI par Charlotte GAINSBOURG et Virginie EFIRA.
Et leur argument est de dire qu’on pourrait la faire incarner par une actrice nord-africaine parce qu’elles sont sous-représentées.
Alors c’est vrai.
Mais c’est aussi vrai que cela n’a pas plus de sens de faire jouer Anne BOLEYN à la télévision par une actrice noire, sinon que pour se payer une provoc’ à deux balles d’emmerder les blancs.
Moi, je suis toujours gêné par l’emploi du termes de races, qui ne correspond pas à une réalité scientifique.
D’où la raison pour laquelle on a retiré le mot de la Constitution.
Et pourtant, je vous rappelle qu’une des principales recherches sur les moteurs de recherche pornographiques est « sexe interracial ».
Donc ce sont bien les humains qui se catégorisent entre eux, sans besoin d’aucun fondement rationnel.
Mais contrairement à ce que laisse penser France 2, c’est aussi le cas dans le reste du monde, et c’est dommage que cela ne soit pas montré.
L’émission présente plusieurs expériences, mais elle oublie de les situer dans un environnement, et notamment ici en France.
Oui, en France, une petite fille noire préférera une poupée blanche à une poupée noire.
Mais en Afrique subsaharienne, une petite fille noire préférera une poupée noire à une poupée blanche.
Dans le même ordre d’idées, une femme noire, élevée en Occident, pratiquera en Occident, la sexualité des femmes occidentales (rejet du sexe anal, acceptation du sexe oral).
Mais une femme noire, élevée en Afrique subsaharienne, pratiquera en Occident, la sexualité des femmes africaines subsahariennes (acceptation du sexe anal, rejet du sexe oral).
Le concept de race est éculé parce qu’il n’y a pas quelque chose d’inné dans la nature ou la culture.
Les gens se comportent selon la culture du lieu.
À un moment, on nous dit que les noirs ne courent pas plus vite que les blancs parce que ce n’est pas démontré scientifiquement.
Et que si c’est le cas, c’est une prof d’Évry qui le dit, c’est parce qu’en Afrique, ils ont rien à foutre donc ils courent.
Mais les noirs en Europe courent quand même plus vite que les blancs.
Et tout le problème de ce documentaire est qu’on ressort avec le sentiment d’une négation de l’évidence (que sur les 100 meilleurs coureurs en Occident, 95 sont noirs, ce qui doit pouvoir s’expliquer par des prédispositions génétiques, quand bien même ce n’est pas démontré par la science), parce qu’il ne faudrait pas finalement pas qu’il y ait de diversité qui puisse être instrumentalisé, en bien ou en mal.
Pourtant, et personnellement, même d’imaginer qu’une partie de la population aurait un plus long sexe que le mien ne me rend pas jaloux ; évidemment parce que je connais qu’en réalité, c’est quand même moi qui ais la plus grosse !
Ainsi, et il faut le relever ; ce sur quoi le documentaire n’appuie pas beaucoup, que les racisés des expériences se comportent essentiellement comme les blancs,
Préférer s’asseoir à côté du blanc que du noir ne signifie pas qu’on déteste nécessairement les noirs.
Tirer au lasergame sur les Arabes plutôt que sur les blancs ne veut pas dire qu’on veut flinguer tous les Arabes ; juste, qu’on est influencé par le fait que 99 % des attentats terroristes qui ont fait des morts en France ces quarante dernières années sont le fait d’Arabes.
Condamner plus fortement un racisé qu’un blanc pour la même peine rejoint finalement ce qu’on voit dans les tribunaux et les prisons ; avec ceci que les étrangers constituent toujours une part importante des prisonniers dans chaque pays.
Dire pour un Français de France que les Asiatiques se ressemblent tous, ne veut pas dire que les Chinois de Chine ne trouveront pas que les blancs se ressemblent tous, avec ceci que les Occidentaux ont plusieurs couleurs d’yeux et de cheveux…
Malgré ces biais, le documentaire interroge aussi notre culture et nos préjugés, mais n’y apporte aucune réponse, probablement parce qu’il y a une partie inconsciente sur laquelle on ne peut pas agir.
Pourquoi est-on plus sensible à la douleur ressenti par un corps violet (inexistant) que par un corps noir ?
Pourquoi va-t-on spontanément penser qu’entre un blanc et un Arabe, c’est l’Arabe qui mendie au blanc ?
Au final, je ne crois pas que nous soyons fondamentalement ou ontologiquement racistes ; c’est le fameux : j’ai un ami noir.
Par contre, je pense que l’Humain a peur de la différence, et qu’il peut haïr non pas une race, mais un groupe qui partage des caractères raciaux communs.
Le titre du documentaire est putassier, en impliquant que nous soyons tous des vilains racistes.
Ce qui est assez terrible est cette phrase qui arrive assez vite selon laquelle le raciste déteste nécessairement les autres races.
Voilà, maintenant qu’on a conscience qu’on connaît des préjugés et qu’on applique des stéréotypes, plus ou moins consciemment, que fait-on ?
Le documentaire n’y répond pas…
¯\_(ツ)_/¯

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