Honni soit qui mal y pense, mais je suis un homme et j’y ai quand même pensé…
La scène se passe pendant mon contrôle judiciaire m’interdisant de paraître à Savigny.
Depuis les Journées mondiales de la jeunesse à Lisbonne, en juillet-août 2023, je me suis fait (pas au sens de tapé) plusieurs amies africaines.
En fait, en Afrique, la concurrence des religions est tellement forte, y compris au sein des familles, que les gens savent pourquoi ils croient, selon telle branche ou rite.
Et donc, si tu veux échanger de questions de foi en profondeur (pourquoi tout ce que j’écris porte-t-il un double sens sexuel ?), il n’y a un peu que les noires, dont la foi dépasse le simple « je suis chrétienne parce que papa et maman sont chrétiens » des blanches, qui sont terriblement ennuyeuses.
D’ailleurs, ces premières me disent que je peux dire « black » à leur endroit, parce qu’elles-mêmes disent « white » pour parler des blancs.
Ces amies sont des filles intelligentes, qui ont obtenu leur bac avec mention au pays, et en récompense une bourse pour venir en France pour faire des études, afin d’acquérir des connaissances utiles au développement de leur patrie.
Mais la première chose qu’elles font, sitôt arrivées en France, et une fois obtenu la carte de séjour mention étudiant, est un gros bras d’honneur à leur pays d’origine…
Ensuite, quand elles ont trouvé un travail, elles enchaînent avec la carte de séjour mention vie privée et familiale.
Elles parlent parfois, ou ont des expressions de français « petit nègre », avec des formulations super mignonnes, mais qui chatouillent l’oreille du Français de France.
Ainsi, j’ai une amie gabonaise qui le matin, aime manger son « pain au beurre », et qui là, s’arrête de m’envoyer des messages, car elle doit « reprendre à travailler ». Quand elle veut prendre la parole, elle ne lève pas la main, mais elle « montre le doigt ».
Je suis complètement amoureux de cette manière de parler français.
Par contre, ma sœur, les tchips à la fin des phrases, je trouve cela franchement vulgaire.
Et j’ai aussi une amie camerounaise,
qui vit à l’heure africaine, et arrive rarement à la messe avant l’offertoire (= globalement le milieu de la messe)…
De vous à moi, je ne comprends donc pas comment elle peut ne pas s’être déjà fait virer de son travail,
qui m’invite pour 12 h 00,
alors qu’elle ne sera pas prête avant 14 h 00.
La première fois, je suis arrivé à 12 heures 05. Elle venait de sortir de la douche.
Maintenant, j’ai un peu compris, j’arrive entre 12 heures 15 et 12 heures 30.
Elle a une mentalité hyper patriarcale ;
qui même moi me choque.
Et pourtant, il en faut pour me choquer !
Et donc pour elle, un homme n’a rien à faire en cuisine (ce qui vaut mieux dans mon cas).
La première fois, je lui ai proposé de mettre le couvert (encore une expression sexuelle).
Elle a refusé poliment plusieurs fois.
Puis je l’ai un petit peu forcé à me laisser mettre le couvert. Pareil, j’avais commencé à faire sa vaisselle.
Et j’exagère à peine à écrire que je l’entendais grincer des dents, comme un chat qui fait un bruit de moteur, quand il est en colère.
En tout cas, elle m’a fait la gueule toute la journée après. J’ai bien senti que je l’avais froissée.
Bref, du coup, je ne fais plus rien. Je me pose sur son canapé et je scrolle sur mon téléphone les alertes de FranceInfo en l’attendant.
Elle habite un studio dans un logement social, elle a une cuisine ouverte sur son salon et le canapé (que je pense être l’objet qui lui a coûté le plus cher de tout son appartement, ce qui m’a beaucoup intrigué) est à la perpendiculaire de son bar.
Du coup, on peut se voir et continuer de parler pendant qu’elle est à l’œuvre.
Je me rappelle qu’on parlait du catéchisme de l’Église catholique, et que je l’avais un peu piquée, en lui sortant que la notion dont elle me discourait était complètement absent de celui-ci (j’avais utilisé les guillemets pour la rechercher), donc que je lui faisais gentiment comprendre qu’elle n’avait soit pas lu le passage dont elle me parlait, soit pas compris…
Pendant mon contrôle judiciaire, les filles étaient gentilles avec moi. Elles disaient me porter dans leur prière.
Par contre, ce qui me gênait est lorsqu’elles affirmaient qu’elles savaient que je n’avais rien fait.
Bah non, en fait, tu n’es pas dans ma tête. Tu ne sais pas si je n’ai pas eu envie de me mettre à la chirurgie sur édile.
Et ainsi, un samedi de décembre 2023, elle, est en train de cuisiner.
En fait, elle cuisine pour la semaine, puis elle fait des boîtes.
Et je l’entends chercher un truc dans les placards pendant plusieurs minutes. Et elle fouille. Et elle déplace.
Et là, complètement au dépourvu, elle me prend (encore un mot sexualisé) par surprise, et elle me demande si je peux « venir la soulever ».
Là, tout de suite, dans ma tête de mâle dominant, la première chose à laquelle j’ai pensée est : « Meuf, on peut faire cela ailleurs que sur un coin de table de la cuisine. »
En revoyant le film La cité de la peur (Les Nuls) quelques mois plus tard, je me suis dit que j’aurais dû plutôt penser, en référence à la scène culte : « Ok, mais tu veux pas d’abord qu’on mange ? ».
Mais comme je suis un chevalier français, tendance XIe-XIIIe siècle, style ceux des romans de Chrétien de Troyes, à la fois courtois et galant, et que j’avais compris ce qu’elle attendait de moi, je lui ai apporté une chaise sur laquelle elle a pu monter pour récupérer une sorte de faitout, dans laquelle elle a pu poursuivre la cuisson de son riz, qui n’est pas pillé, mais concassé deux fois. Je ne comprendrais jamais tous ces « bails » africains…
En attendant, c’était très bon, et j’en garde un très bon souvenir !

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