Qu’il me soit permis ici de rendre hommage à Monsieur Alain MOREAU, dont la présence a honoré notre commune de Savigny.
À 17 ans, en 1943, avec d’autres jeunes, il s’embarque sur un bateau depuis la Bretagne pour l’Angleterre afin de rejoindre La France libre.
À son arrivée, il est arrêté et passe 11 jours en détention, pendant lesquels on vérifie qu’il n’est pas un espion.
Il part travailler dans une usine d’armement pour pièces aéronautiques, et il en ressort aviateur.
Il servira en Indochine, puis en Algérie.
Mais ses prises de position pro-Algérie française le bloqueront pour la suite de sa carrière.
Il restera très attaché à l’armée et s’engagera tout le reste de sa vie dans les associations d’anciens combattants.
J’ai fait la rencontre d’Alain MOREAU en 2009.
Il était passionnant quand il racontait sa vie.
Je connaissais aussi très bien ses voisins qui étaient ses amis : Nicole et Jean-Pierre CLAIN.
Il était sinon des grands fidèles des concerts de l’association Guillaume de Machaut.
Rapidement, il avait fait les frais de la nouvelle maire Laurence SPICHER-BERNIER, qui avait essayé de le dégager de ses responsabilités, pour installer Nicole MAURIZOT à sa place.
Elle lui avait interdit de saluer les drapeaux et de participer aux repas des anciens combattants.
Tout était finalement rentré dans l’ordre avec Éric MEHLHORN.
À tel point qu’il avait arrêté de me parler, quand j’étais devenu trop critique de MEHLHORN…
Ses relations avec sa famille (6 enfants) avaient toujours été compliquées, et une source de grande tristesse, dont il parlait régulièrement.
En témoigne le fait qu’il n’ait pas pu y avoir de messe d’obsèques, du fait de l’opposition de plusieurs de ses enfants, malgré les efforts de son fils James.
Il s’en était aussi beaucoup voulu pour la mort de sa femme, Simone, qui avait pris froid après une commémoration sous la pluie, à laquelle elle l’accompagnait.
Alain MOREAU était une personne de valeur et de conviction ; des convictions qui ont marqué dans sa vie, mais dont il a aussi payé le prix.
Je veux lui exprimer tout mon respect et mon admiration.
Avec lui, part aussi un de ces derniers Français, qui ont fait le choix de la France libre pour ce pays dans lequel nous vivons aujourd’hui.
Je n’oublie pas cela.
Et je n’oublierai pas Alain MOREAU, grand Savinien parmi les Saviniens.

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