S’il est toujours risqué pour un élu de se présenter en cours de mandat à une autre élection, force est de reconnaître que certains prennent plus de risques que d’autres.
Je voudrais ici m’attarder sur les cas de Stéphane BEAUDET, maire d’Évry-Courcouronnes et de François DUROVRAY, président du conseil départemental de l’Essonne.
À titre liminaire, personne n’en aurait voulu à ces deux élus de ne pas se présenter.
Ils ont pris un risque,
courageux voire suicidaire dans une période qui ne valorise que les fronts.
AVEC LA LIMITE qu’ils incarnaient en fait non pas LR mais bien le front républicain LR / Renaissance.
À ce titre, Chantal LACARRIÈRE, François-Guy TREBULLE et Nicolas de BOISHUE sont autrement plus méritants, car ils n’y sont allés qu’avec la seule étiquette LR.
Sur quoi,
BEAUDET est 2e, avec 28.
Mais il sera laminé par AMRANI qui a fait 46.
Le gros problème est surtout qu’il fait seulement 31 dans la commune où il est maire, là où AMRANI fait 50.
Autrement écrit, si AMRANI fait une liste municipale dans deux ans, elle le détruit.
Ne pas y aller aurait pu permettre à BEAUDET de continuer de donner à penser qu’il est majoritaire dans la commune, puisqu’il est à la tête d’une équipe qui va de la gauche à la droite.
DUROVRAY est arrivé 3e, avec 27. Il pourra très difficilement gagner, mais se maintient.
Sa campagne est plus contre Nicolas DUPONT-AIGNAN que contre Bérenger CERNON (NFP).
Au mieux pour lui, il fait perdre NDA, et il sera le salaud qui a fait gagner la gauche.
Au pire pour lui, il perd ses voix du premier tour pour NDA qui l’emporte, et il devient le paria qui a refusé de se désister, au risque de faire passer la gauche.
Tout le risque est de trop en perdre, auquel cas le désaveu de ses électeurs serait assez terrible.
Il y avait un truc à tenter.
Je pense que BEAUDET a eu tort, parce qu’il en ressort gravement affaibli.
Même si une législative n’est pas une municipale.
Je pense que DUROVRAY a eu raison de tenter,
mais qu’il a échoué, et pas de tant que cela.
Maintenant, que son maintien au second tour ne peut que lui être préjudiciable.
Avec la difficulté qu’il s’est piégé lui-même à trop diaboliser NDA.
C’est-à-dire que c’est bien pour ses électeurs qu’il soit encore présent au second tour,
mais que si jamais la gauche passe à la fin, il va se faire des ennemis tenaces…

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