Le hasard veut que j’ai eu accès cette semaine, grâce à deux amis, à des archives personnelles privées de Mgr Guy HERBULOT, évêque d’Évry de 1978 à 2000, qu’il a laissées en héritage, et dans lesquelles se trouvent des notes sur le diaconat permanent, lancé en Essonne, à la fin des années 1980, car il n’existait pas avant.
Vous en retrouvez la substance dans son ouvrage « Bâtisseur d’Église », même si Guy n’a pas pris la liberté d’y écrire tout ce qu’il en pensait vraiment, en tout cas selon ses notes.
Et puis, j’ai lu le témoignage du Savinien Christophe SONZOGNI qui sera ordonné diacre permanent le 23 juin 2024 ; et j’ai trouvé cela gentil, même si je dois avouer que je n’ai pas bien compris la métaphore de l’iceberg.
C’est un peu comme le nouveau prêtre ordonné aujourd’hui.
Il a l’air d’avoir de super références, mais en quoi fera-t-il un bon pasteur ?
C’est juste dommage qu’il n’en parle pas trop de lui-même…
Donc je vais être cash.
Et aussi par rapport a la pensée vaticane, ou conciliaire, qui était consciente de la déchrisrtianisation, et qu’il n’y aurait pas toujours des prêtres sur le modèle du saint curé d’Ars.
Quand Jean XXIII lance un concile, à 77 ans, dont il sait qu’il ne verra jamais la fin, il a compris que l’Église européenne est foutue mais qu’on peut encore sauver les Églises extra-europeennes, globalement africaines et sud-américaines, en les réorganisant autour de laïcs, comme dans les premiers temps de l’Église primitive.
Guy HERBULOT a été confronté au même problème en arrivant en Essonne.
Avec 196 bleds, il savait très bien qu’il n’aurait rapidement même plus 196 prêtres pour maintenir une présence d’Église permanente dans chaque village, comme ce fut le cas pendant très longtemps.
Chez moi, à Savigny-sur-Orge, il y avait 7 prêtres en activité en 1969 pour la seule commune. C’était il y a 55 ans.
Et donc les diacres, présentés dans le droit de l’Églsie, et pour la forme, comme des auxiliaires des prêtres, sont en fait appelés à être les futurs prêtres de ces lieux.
Pas au sens de mecs qui se foutent en robe et aspergent ou encensent à tout va,
mais bien d’organisateurs et d’animateurs de la vie pastorale paroissiale.
Je déplore d’abord que la semaine dernière, le pape ait fermé la voie de l’ordination diaconale pour les femmes, alors qu’il est historique que des femmes ont exercé le rôle de diaconesses dans l’Église primitive (lire Le Diaconat féminin, Jadis et bientôt de Bernard POTTIER).
Je déplore ensuite que des mecs aient besoin de se foutre en robe et en étole pour pouvoir faire ce que nous faisons déjà tous, et servir ou agir.
Je dépore enfin et surtout ce cléricalisme qui entretient les diacres comme des sous-prêtres, à défaut des auxiliaires des prêtres, alors qu’ils sont l’avenir de l’Église, pour ce jour, où il n’y aura vraiment plus de prêtres…
Sur ce, j’espère que nous serons nombreux à entourer Christophe SONZOGNI ce dimanche 23 juin à 10 heures 30 en l’église sainte Thérèse pour son ordination diaconale.



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