Les « classes sociales », c’est comme les « races », ça n’existe pas mais ça arrange bien certaines personnes et certains intérêts d’entretenir encore aujourd’hui ce mythe inventé par Karl MARX dans son Manifeste du Parti communiste.
Pendant des dizaines d’années, des peuples se sont faits la guerre au nom de la « lutte des classes » afin de mettre en place des régimes communistes égalitaires. Pourtant, tous les exemples que nous connaissons, à l’échelle d’un pays, ont échoué.
Cela est-il suffisant pour affirmer que les classes sociales n’existent pas parce que la lutte des classes a échouée ?
Certains diront qu’en fait, c’est la « classe dominante », mieux connue sous le nom d’oligarchie ou de super-classe mondiale, qui a gagné la lutte. D’autres que c’est la faute des représentants de la classe populaire qui se sont corrompus au contact du pouvoir et sont sortis de leur classe, donc que le combat reste à mener avec des personnes plus intègres.
Le concept de « classe sociale » rencontre au moins deux grandes difficultés d’énonciation :
- le fait que l’appartenance auxdites classes sociales soit mouvante dans le temps, et qu’un prolétaire qui gagnerait bien sa vie pourrait devenir une classe bourgeoise ou moyenne.
- la « conscience de classe » qui fait qu’aucune définition stricte ne peut être appliquée à l’idée, et que le regard de l’un sur l’autre pourra être différent de son propre regard
Quelque soit la typologie qu’on utilise, il y a toujours des pauvres (la classe populaire : le prolétariat, les ouvriers, les paysans…) et des riches (la superclasse, généralement mondialisante, qu’on appelle aussi l’oligarchie). Et parfois au milieu, on situe une « classe moyenne » qui n’appartient à aucune des deux classes, même si elle est perçue comme n’appartenant pas à la sienne, par chacune des deux autres classes.
Dans quel intérêt maintiendrait-on donc alors le concept de classe sociale, si la lutte des classes même ne peut pas fonctionner (si tant est que les gens s’en soient rendus compte) ?
Exactement comme pour l’idée de race.
Pour nous diviser ! Pour nous convaincre que l’autre est un ennemi parce qu’il a plus ou moins d’argent que nous ! Pour nous mettre la pression politiquement : ouin, ouin, on veut nous déclasser (le grand drame des « classes moyennes » !)
Et ainsi communautarisés en fonction de nos revenus, pour autant que ce soit cet élément qui constitue notre identité sociologique, nous devenons des segments du marché ultra-libéral plus facile à convaincre.
Et le drame historique du communisme et du socialisme, est que des personnes politiques, ont instrumenté les plus pauvres (à une époque où ils étaient majoritaires dans la société) pour s’en faire les chefs, juste parce qu’ils étaient le meilleur tremplin pour le pouvoir.
La « classe sociale » fait donc partie de ces éléments identitaires que les responsables politiques et économiques, non pas en tant que super-classe mondiale, mais bien en tant que personnes individuelles cupides désireuses de s’enrichir toujours plus, veulent nous imposer.
N’oublions pas les travaux de l’économiste Joseph SCHUMPETER qui aboutissent à l’idée que le libéralisme économique finira par éradiquer la démocratie, en ce qu’elle est considérée comme un obstacle au marché.
Refusons plutôt le concept de « classe sociale » qui est artificiel parce qu’indéfinissable, et dont l’intérêt est d’autant plus relatif, qu’à aucun moment, il n’est possible de prouver une quelconque complémentarité entre ses classes ; la production de richesse étant devenue tout autant artificielle !

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